Anthony Asulfr

De Maryssa :« Maryssa est un personnage intéressant. Outre la couverture plus qu'attrayante, c'est un personnage comme on en rencontre rarement. Pas de remords, pas de doutes, pas d'hésitations. Le genre de femme que j'adore emmerder, côtoyer et observer. Il n'y a pas de compromis, juste une détermination ferme, celle de parvenir à ses fins et d'aller jusqu'au bout des choses, quoiqu'il en coûte. La fin justifie les moyens... et moi ça me va. Qu'elle soit là ou non m'importe peu, je veux dire, son existence ne me chagrine pas ni ne me réjouit, elle existe et ça s'arrête là. Seulement elle représente une curiosité à regarder et à décortiquer, alors finalement peut-être bien que je suis content qu'elle vive et respire, qu'elle arpente le Sanctuaire. Elle remue les choses et fout la merde, rien que pour ça elle m'est sympathique. »
A t-il déjà entendu parler du cercle d'Andoxian : Sans doute la référence lui sera-t-elle familière. Il est fort probable qu'il en aura entendu parler à un moment ou à un autre mais il n'a pas prit la peine de s'y intéresser de plus près.
Que pense t-il de la guilde des bâtisseurs : Sympathique. Créer une zone par sa propre volonté ? Donner forme à ses pensées et offrir la vie à un paysage imaginé de toutes pièces ? Honnêtement, il regrette presque de ne pas être en mesure de manipuler un tel pouvoir. Amoureux de la nature et des grands espaces, c'est un don qui n'est pas sans lui chatouiller l'imaginaire. Seulement il ne court pas après eux pour autant mais s'il devait en rencontrer un par hasard, sans doute lui glisserait-il quelques idées à l'oreille... et en profiterait-il pour satisfaire sa curiosité. En bref, la Guilde des Bâtisseurs et leurs œuvres ont tout son respect.
Des êtres humains : Outre l'attrait d'une viande chaude au goût particulier, les humains restent des créatures étranges et intéressantes. Leur curiosité insatiable fait écho à la sienne. Même s'il n'a guère apprécié d'avoir été considéré comme une proie, il a côtoyé l'être humain pendant suffisamment longtemps pour savoir qu'une foule d'êtres humains menée par une idée fixe était difficile à raisonner. Peut-être même plaisantera-t-il sur le fait qu'une meute de loup-garou menée par un imbécile serait autrement plus dévastatrice et inquiétante.
Lui arrive t-il d'aller sur terre ? Clairement. Tony est un personnage flegmatique qui apprécie de se balader tranquillement dans les rues des grandes villes du monde humain. Leur technologie, leur mentalité et tout ce qui fait d'eux ce qu'ils sont l'intéressent et lui font ressentir comme l'impression d'être chez lui. Il aime le Sanctuaire que le vieux Sage a offert à son peuple et aux autres mais la Terre, le monde Humain, reste celui qui l'a vu naître et il s'y sent plus à l'aise même s'il regrette la disparition des grandes étendues sauvages.
Que pense t-il de la purge de Salem ? Devenir une proie chassée par une multitude d'êtres humains n'est assurément pas une bonne chose. C'est d'autant plus désagréable lorsqu'on s'appelle Tony et qu'on se délecte de son statut de chasseur. Passer de prédateur à proie l'avait rendu... irritable à cette époque. Les quelques groupes qui se sont intéressés d'un peu trop près à son cas ne sont pas restés en vie suffisamment longtemps pour pouvoir confirmer ou infirmer sa nature démoniaque – selon leurs termes. Ce fut une de ces périodes où il cessa d'arborer son masque calme et désinvolte pour se glisser dans le costume sur mesure du monstre qu'on lui a attribué. Aujourd'hui il repense à cet épisode avec un léger frémissement, son calme débonnaire se fissurant pour révéler la bête primale qui se cache derrière ses traits agréables. Oui, la Purge fut un de ces moments où l'homme laissa la place à la bête et la satisfaction teinte ses souvenirs.
De l'église ? En terme général, Tony fait parti de ces créatures qui s'estiment libres. Et pas juste à moitié. L'endoctrinement de l'église l'irrite profondément, toute forme d'adoration l'irrite jusque dans ses os. Voir l'église s'étendre petit à petit en imposant son règne sans partage, enrôlant les esprits faibles et détournant de prétendu mots sacrés pour servir ses propres intérêts... ça ne lui a vraiment, vraiment, pas plu. Genre pas du tout. Autant Maryssa était un personnage intéressant parce qu'elle ne cachait pas ses intentions ni sa nature profonde, autant l'Église était une entité méprisable et agaçante.
Des sorcier : Comme en ce qui concerne un peu tout – et surtout tout le monde – Tony se fiche un peu des Sorciers et de ce qu'ils représentent. Dans leur ensemble, ces créatures douées de pouvoirs sont certes plus nombreuses que les autres, à l'instar des humains, mais tant qu'aucun sorcier ne viendra lui casser les couilles en brandissant sa prétendue supériorité, Asulfr s'en foutra profondément.

Physique : Lorsqu'on connaît la réputation du type, on s'attendrait à quelque chose d'imposant, quelque chose d'énorme. Quelque chose en accord avec les horreurs qu'il a commise, avec son âge et ses capacités, en rapport avec son indéniable talent de Forgeron. Sa réputation est grande. Mais à le voir, on se demande si elle ne serait pas un peu exagérée sur les bords. À première vue, Tony paraît presque banal. Mesurant quelque chose comme un mètre quatre vingt et ne pesant probablement pas plus que quatre vingt dix kilos, il n'a rien d'impressionnant. Sa silhouette est correctement proportionnée avec des épaules carrées, un dos taillé en V, des hanches étroites et des cuisses musclées taillées à la fois pour la rapidité et pour l'endurance. Une physionomie qu'on attribuerait presque à un vampire. Ses cheveux sombres, fins et coiffés avec un rien de prétention, ses iris grises teintés d'un mauve léger. Ouais, globalement Tony n'impose rien. À le voir en photo, on s'y arrêterait cinq secondes pour y jeter un coup d’œil, on lui attribuerait évidemment un certain charme, un regard hypnotique, une apparence plus qu'attrayante. Mais de là à lui attribuer ce qu'on attribue à Asulfr. Non. Pas du tout.

Jusqu'à ce qu'on le regard vraiment. Jusqu'à ce qu'on s'approche suffisamment pour que le masque de bonhomie et de tranquillité posée s'effrite et laisse déborder la réalité. Une fois qu'on s'attarde, la réalité effleure la surface, déborde et s'écoule et alors on ne voit plus que ça. L'impression écrasante d'avoir quelque chose d'énorme devant soit, la sensation d'être piégé par une créature qui n'aurait jamais dû voir le jour. Alors le charme de Tony se dévoile et devient une évidence. L'arrondit léger de sa mâchoire devient une forme acérée qu'on imagine sans peine devenir la gueule d'un prédateur impitoyable, l'éclat mauve dans les yeux gris devient l'expression discrète de la soif de sang d'une bête infernale, les cheveux sombres et fins, coiffés avec soins deviennent une fourrure sombre et indisciplinée.
Sa silhouette fine cache des muscles qui en révèlent plus à son sujet que tout un chapitre de littérature. Ils sont durs, secs et nerveux, idéalement proportionnés. La puissance contenue semble presque vibrer sous la peau légèrement halée, les doigts longs et forts révèlent aussi bien une capacité à déchirer et arracher que celle de forger avec une dextérité remarquable.

Tony devient alors à la hauteur de sa légende. C'en est même plus que ça. Parce que le contrôle, la maîtrise de lui-même au point qu'il puisse effacer tout ce qu'il est et devenir un homme parmi d'autres, tout ça le rend infiniment plus dangereux qu'une simple bête sans cervelle.

Psychologique : Tony... c'est une personnalité difficile à appréhender, difficile à décrire fidèlement. Simplement parce qu'il faudrait parler de toutes ces facettes qu'il a fini par collectionner au fil des siècles, toutes ces choses qu'il a été, qu'il est devenu et qu'il a cessé d'être. Il peut être, devenir et cesser d'exister d'un instant à l'autre, passer d'un comportement à un autre parce qu'il joue des rôles, parce qu'il cesse d'en jouer, parce qu'il devient à la fois l'un et l'autre de lui-même. Il est tant de choses à la fois qu'il ignore lui-même lequel est le vrai lui-même, lequel le représente le plus exactement. Et peut-être qu'aucun d'entre eux ne l'est.

La première chose que l'on peut dire à propos de Tony consisterait en une forme de désinvolture désarmante. Pas sérieux, pas inquiet, c'est un personnage qui agit avec flegme et tranquillité. Un monstre attaque la ville ? Ce n'est pas aujourd'hui qu'on le verra courir pour sauver sa peau. Tout au mieux continuera-t-il de marcher, les mains dans les poches, et contournera-t-il le problème sans s'y attarder plus que ça. Et si le problème persiste à vouloir lui chercher des noises... eh bien tant pis pour lui. On ne peut même pas dire qu'il s'agisse d'un excès d'assurance, de quelque chose né de son âge qui l'a rendu puissant et redoutable, ça peut juste s'expliquer en une poignée de mot : il s'en fout. Il n'a pas peur, il en faut beaucoup pour attiser la flamme de l'inquiétude, il lui faut une bonne raison pour s'alarmer. Et même alors, il continuera d'agir avec nonchalance et réglera le problème, quel qu'il soit.

C'est aussi un personnage social. Même s'il peut très bien vous envoyer chier parce qu'il n'est pas dans un bon moment, il sait aussi se montrer d'une cordialité et d'une compagnie plaisante. Capable aussi bien d'humour que d'un sérieux rassurant, c'est un personnage aux multiples facettes et il est incroyablement difficile de deviner laquelle vous fera face lorsque vous prendrez le risque de l'aborder.
La seule constante, la seule assurance que vous pouvez prendre pour argent comptant concerne son travail à la forge Windell. Là-bas, le sérieux, l'assurance et la rigueur sont de mise. Efficace et concentré, il devient alors un homme différent. Le flemmard, le flegme, le pitre, tout cela cesse d'exister au profit d'un autre personnage beaucoup plus mature, beaucoup plus consciencieux. On découvre alors un homme en qui l'on peut faire confiance, quelqu'un qui saura se montrer à la hauteur de vos espérances. Un expert. Un maître.

Difficile de parler de chacune de ses facettes, à l'instar d'un diamant, il en possède de nombreuses. Le pitre, l'insouciant, l'inconscient, l'indifférent et l'homme qui appréciera de se mettre en danger pour apprécier le rugissement de l'adrénaline dans ses veines, l'excitation du péril.
Mais il en est une qui se doit d'être mentionnée. Asulfr est un homme qui se contrôle en permanence. Même lorsqu'il ressemble à un gamin surexcité, il est sous contrôle, même lorsqu'il ressemble à un type qui se fiche de tout, sa maîtrise reste implacable. Il contrôle chacun de ses gestes, mesure chacune de ses actions, muselle la bête si étroitement qu'il l'étouffe presque et parvient à arborer une attitude quasi humaine. On en oublierait presque que le type qu'on a à côté de nous pourrait vous exterminer sans effort et que la créature qui dort sous ses yeux gris est un monstre brutal et sans pitié, sauvage au delà du raisonnable.

-397 av. J.-C : Je suis né dans la ville d'Ambracie, capitale du territoire Molosses. Ça ne vous dit rien ? Rien d'étonnant mais c'est ici que l'ébauche d'une légende naquit... et non, je ne parle pas de moi. Mes parents étaient jeunes lorsqu'ils me donnèrent naissance mais déjà leur puissance était grande. Asulfr. C'est mon nom de famille, beaucoup l'on oublié mais c'est un nom ancien, vieux comme le monde et j'exagère à peine. Je suis le descendant d'une longue lignée de Loup Garou, le père de mon père – et on peut continué longtemps comme ça – faisait parti des premiers loups à arpenter le monde.
À ma naissance, les loups qui bordaient la ville hurlèrent à l'unisson dans une ode à la chasse, au sang et à la mélancolie. Mon père jugea que c'était un bon présage.

-336 av. J.-C : Mes parents sont morts. Ça fait une petite vingtaine d'années maintenant. Ils n'ont pas dépasser un siècle d'existence. Je les aimais beaucoup mais je les jugeais durement également. À jouer au plus malin avec les hommes, on en ressort pas toujours vaincu. On peut en étriper quelques dizaines, quelques centaines, il y en a des milliers qui attendent leur tour. Il était inévitable qu'ils finissent par périr de leur excès d'assurance. Ne vous y trompez pas, je suis triste, mais j'ai décidé que leur mort serait une leçon de vie. À sous-estimer le troupeau de mouton, on finit étouffé par la laine. Mort peu glorieuse mais glorieuse ou pas, vous êtes morts. Ça me ferait chier d'en faire de même.
J'ai entendu parler d'un mortel. Il est en Macédoine, il est né à Pella et sa mère est une princesse Molosses. Olympias. Je l'ai déjà vue. J'en sais pas plus. C'est pour quoi je suis sur les routes pour rejoindre la capitale. Je veux voir cet enfant de Molosses, je veux voir à quoi il ressemble. Il n'y a de toutes façons pas grand chose d'autres à faire et je me voyais mal rester à Ambracie où quiconque me verrait saurait qui je suis. Sans compter que je suis plutôt grand parmi mon peuple. Presque six pieds. C'est énorme quand les autres dépassent difficilement les cinq pieds. Je suis un géant aux cheveux d'ébènes, je ne passe pas inaperçu, c'est un fait et j'ai appris à faire avec. Bientôt, la capitale de Macédoine m'accueille. J'ai hâte de rencontrer cet homme qui a apprit des meilleurs et que l'on promet à un avenir grandiose.

-333 av. J.-C : J'ai suivi le petit roi. Alexandre est un monstre. Non, c'est un peu fort venant de ma part. Alexandre est un homme qui ne craint pas d'agir. Monté sur le trône à l'âge de ses vingt ans, il exécute chacun de ses rivaux et sa mère, Princesse de ma Patrie, assassine le fils de l'autre femme de Philippe II et la contraint à se pendre. Joyeuse famille. J'ai suivi le petit homme à travers ses ambitions, traquant ses pas, participant aux batailles pour le plaisir de satisfaire mon besoin de sang. Thèbes est détruite et le petit Roi s'attaque désormais à Darius III. Ce gamin a des couilles et il sait s'en servir.

-326 av. J.-C : Alexandre a trente piges. J'ai arrêté de compter les miennes. Je compte les décennies, c'est plus rapide. Je suis un vieillard pour eux et pourtant je parais aussi jeune qu'Alexandre, peut-être même plus. Je m'en fous. Ce mortel m'a apporté des guerres à n'en plus finir, a étanché la soif du monstre qui vit en moi et pour ça il a mon respect et ma sympathie. Plus d'une voix je lui ai sauvé la peau au champ de bataille, plus d'une fois il m'a vu et maintenant il me cherche. Il sait que je ne fais pas parti de ses rangs alors mon petit jeu désormais est d'être visible mais pas trop. Il ne m'a pas encore deviné. J'aime cet homme, il est intéressant, charismatique. Le nombre de fois où les autres lui ont sauvé la peau n'a pas d'importance. Le fait qu'il serait déjà mort un bon paquet de fois non plus. L'important c'est que des gens se jettent entre la mort et lui, c'est ça qui fait de lui l'homme exceptionnel qu'il est. J'hésite désormais à le mordre. Je le veux à mes côtés, je veux voir ce qu'il donnerait. Un loup-garou de sa trempe... imaginez un peu, un stratège, un monstre, un homme que la démesure n'effraie pas. Je frémis rien qu'à cette idée mais j'hésite encore. Je finirais bien par faire mon choix.

An 0 : Je suis dans les terres du Nord. J'ai découvert les Vikings et leur soif de sang, j'ai découvert un panthéon de Dieu et une histoire qui me plaisent. Et dans ces histoires, il y a des loups. Fenrir, Geri et Freki, il y a Vali même si son histoire est triste. Je n'imagine pas tuer un frère. Je n'en ai pas mais je suis un loup, même si je suis un loup monstrueux, un loup démoniaque. J'aime les légendes de ces guerriers du froid. Asulfr devint un mot dans leur langage, ils le désignèrent comme un nom composé des leurs. « Loup des Aesir ». Je suis le Loup des Dieux Nordiques. Je suis le loup des dieux. Ça me va. J'aime ça. Ils savent ce que je suis. J'ignore comment mais ils ont comprit et ils ne me craignent pas. Je ne comprends pas. Ils me respectent, m'accueillent et m'écoutent.
J'ai bientôt quatre cent ans et ça commence à faire longtemps. Le monde me réserve-t-il encore beaucoup de surprise ?

An 312 : J'entends dire que l'Église, le... le Christianisme a envahit la Rome. Un empire qui s'effondre sous un envahisseur qui n'utilise pas les épées. Je ne sais pas ce que j'en pense. J'ai entendu parler de Jésus Christ, j'ai entendu ce qu'ils disent à son sujet. Sûrement un sorcier. Aucune importance, ces lois qui le concernent ne me concernent pas. Je n'aime pas cette vague qui s'étend ici et là et qui éduque les gens à des valeurs qui jusqu'ici n'étaient pas aussi ridiculement rigides. J'aime le panthéon nordique. Je rêve parfois de Fenrir. Je cours avec Sleipnir et je croise parfois Vali dans les steppes enneigées. Leur Dieu unique ne m'intéresse pas, il manque de caractère, il manque de magie. Ce n'est qu'un homme.

An 1386 : J'ai rejoint le continent. J'ai entendu parler d'une guerre qui fait rage depuis bientôt cinquante ans maintenant. Il y en a eut beaucoup ces derniers siècles dans ce coin là. J'y participe de temps en temps mais de moins en moins. Le monde m'appelle, son évolution m'intrigue. Je suis curieux et j'aime ce que je découvre. L'être humain ne cesse de m'étonner et partout où je vais, j'entends parler de ces mythes qui me rappellent que je ne suis pas seul. Vampires, Loups-Garous et Sorciers, sans parler d'un paquet d'autres êtres qui vivent et créent les légendes juste parce qu'ils respirent. Ce qui deviendra la guerre de cent ans verra mon retour, je n'avais pas étripé autant d'humaine depuis longtemps. Je ne me bats dans aucun camp. Un coup je suis avec les français, un autre j'aide les anglais. Ça dépend de mon état d'esprit du moment. Mais la bête a prélevé ses tonnes de chair et tué son lot de vie. Je sens qu'elle me foutra la paix pendant quelques années après ça. C'est toujours ça de gagné.

An 1712 : Je découvre le sanctuaire. Quelque chose a eut lieu en Amérique. Je n'ai pas pu m'y rendre, l'eau me rendait nerveux et les naufrages étaient encore fréquents à cette époque là. Mais j'ai entendu parler d'une purge, je n'ai pas besoin d'en savoir plus. Le Vieux Sage nous a offert un sanctuaire, un endroit où vivre en paix sans craindre les humains. Mais les humains me manquent malgré leur croyance en un dieu unique et malgré leur peur maladive et dangereuse de ce qu'ils ne comprennent pas.
Alors je cherche un moyen d'aller ailleurs, d'y retourner à l'occasion et je découvre les Voiles. La joie m'étreint. Je peux vivre au Sanctuaire et retourner visiter les mortels quand bon me semble. Comment la vie pourrait-elle être moins intéressante ?
Entre temps et depuis que j'arpente cette nouvelle terre, j'ai été prit sous la tutelle d'un maître Forgeron. Windell. Je ne sais pas trop ce que ça signifie, pas encore, j'essaie de comprendre. Je comprends mais je veux en savoir plus. Je sais déjà forger, ce qui le ravit mais j'ai encore beaucoup à apprendre. Mon « maître » est avare en compliments et remarques agréables mais je ne suis pas dupe. Mes progrès sont fulgurants, je suis une éponge et j'ai une constitution et une force telle que je ne peux que devenir un forgeron d'exception.
Parfois, la lueur de fierté dans son regard m'en rappelle une autre. Mon père me manque pour la première fois depuis longtemps.

An 2014 : Je suis un Forgeron Windell. Je ne prends pas d’apprenti, je n'ai ni l'envie ni la patience d'enseigner quelque chose à quelqu'un. Ma liberté me convient bien plus. Je vais et je viens entre ma forge, le monde des mortels et le reste du Sanctuaire. Je traîne parfois aux côtés de Maryssa et il m'arrive de participer à ses carnages. Mais je n'ai plus besoin de ça pour maintenir la bête sous contrôle. Je la tiens avec fermeté et assurance, ma maîtrise est exemplaire même si je sais que je peux faire mieux. La vie est simple, la vie est belle, j'alterne entre les existences et j'aime ce que je fais. Je me sens bien même si le Sanctuaire est sur le point de sombrer dans une ère difficile. Outre Maryssa il y a quelque chose dans l'air qui m'est familier.
Une période sombre arrive... je ne sais pas si ça m'enchante ou si ça m'emmerde mais je suppose que je suis prêt à y participer d'un côté comme de l'autre. Je défendrais ce qui me paraîtra le mieux pour moi.