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 Je vais mourir, docteur ?

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Yzebel Amondeus
Un bon monstre est un monstre mort
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MessageSujet: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMar 18 Mar - 16:17

Prudence est mère de sûreté...
Voilà un dicton qu'Yzebel semblait avoir oublié. Une fois encore, la belle avait passé des heures à rôder dans les landes... sauf que cette fois, elle n'avait pas trouvé ni lycans, ni vampire... Pire encore, la chasseresse avait fini par échouer dans les marais de Telmharyon... Vous savez ce que l'on y trouve là-bas ? Des vouivres, des manticores, des géants... Pas de chance, c'est sur une vouivre qu'Yzebel était tombé (finalement si, elle avait eu de la chance, car si c'était une manticore, pas sûr qu'elle en serait sorti vivante). Ce fut donc un combat acharné dans les marais nauséabond et quand encore la sorcière eut le dessus sur la bête, elle s'empressa de retourner à River Halls, se promettant intérieurement de ne pas remettre les pieds là-bas avant un bon moment...

Emeril n'allait pas être content.
La porte d'un cabinet s'ouvrit doucement et une silhouette, pas bine haute et féminine passa la porte. La femme referma la porte dans un grincement alors que tous les regards se tournèrent vers elle. Un silence pesant régna brusquement tandis que la chasseresse marcha vers une chaise libre et s'y assit, laissant sur son passage des traînées de boue puante. Elle était trempée, complètement recouverte de la boue des marais et crispée sur elle-même, les bras croisés sur le ventre, la chasseresse attendit sagement alors qu'un petit garçon la fixait bouche bée.

Plic... plic plic... plic

Remuant faiblement, Yzebel resta parfaitement silencieuse, le visage fermé et fixa le petit garçon qui l'observait. Lentement, il baissa les yeux et observa l'eau qui gouttait sur le sol en bois jusqu'à ce que du sang s'y mêlange. Sa mère fronça les sourcils et le tira par la main avant de le prendre sur ses genoux. C'est un regard dégoutté qu'elle avait lancé à la brunette dans un état pitoyable.

« Maman, la madame elle saigne ! »
« Chut ! On ne dévisage pas les gens comme ça Hugo ! »

Yzebel eut une légère grimace avant de venir gratter son crane, ses longs cheveux noir imprégnés de boue qui collaient à sa peau la démangeait horriblement. A coup sûr elle avait dû chopper une saloperie de parasite dans le marais... Elle se gratta et vint retirer un petit branchage de ses cheveux et le lâcha au sol avant de s'affaisser sur elle-même. Emeril prenait-il toujours autant de temps à voir chacun de ses clients ? Quoi qu'il en soit, la belle (pas vraiment joli pour l'occasion, mais plutôt horrifique) attendait patiemment, subissant le regard des autres patient dans la salle d'attentes.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMar 18 Mar - 22:22


La banalité avait cela de bon qu’elle le plongeait dans un marasme si profond qu’il était totalement impossible pour lui de ‘voir’ quoi que ce soit. Non que la vision, sens maître chez la créature bipède, soit un mal… mais les visions, elles, tendaient à ponctionner trop de son énergie pour qu’il l’accepte de payer un tel prix. Aussi subissait-il les affres de la normalité avec un flegme caractéristique et une dignité tout ce qu’il y avait de plus authentique. En vérité, le sorcier n’était nullement un adepte de l’impatience qui caractérisait tant de ces enfants, et se plier à ces mascarades au demeurant ridicules ne lui était pas plus difficile que de converser avec l’antique Zoroastre.

L’ennui et l’apathie pesait durement sur ses épaules depuis maints siècles, sans que cela n’étonna qui que ce fut… après tout, à l’aune de son passé, il était difficile d’imaginer paraître plus en adéquation avec ce qu’il était profondément. Par nature, il n’était pas un être sanguin, capable de colères monumentales ou même d’une crasse arrogance toute de mauvaise foi entachée, ce qui ne l’empêchait pas d’être la dangerosité incarnée, de mille manières. Il n’avait toutefois aucune raison de s’en prendre à sa clientèle pour le moment, et même si c’était effectivement le cas, il ne se salissait pas les mains. Les sbires étaient là pour ça, tout comme les autres anciens.

Ses prévalences se trouvaient ailleurs… et elles étaient également les raisons qui justifiaient sa présence en un lieu si anodin, sous la salubre défroque d’un médecin certes infiniment doué de ses mains, mais surtout foncièrement factice. Oh ses connaissances en médecine n’étaient guère égalées, du simple fait que les millénaires allant, il avait accumulé un savoir immense à ce sujet-là comme en bien d’autres.  Elles lui servaient bien, il fallait le dire. Rares étaient les afflictions qu’il ne parvenait pas à traiter d’une manière ou d’une autre… En revanche, la bêtise était, elle, une affliction contre laquelle ses remèdes n’étaient pas spécialement efficaces.

La plus simple merci aurait été de  tuer ceux forcés de subir pareille déraisonnement. Si tant est qu’il fut le mieux placé pour parler de tout cela.

Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres pleines et il feignit un sourire parfaitement lacé pour la femme qui lui faisait face, les yeux emplit d’inquiétude. Ces ridicules frayeurs humaines… il les méprisait profondément. Mais le choix ne lui était pas offert. Cette couverture, cette façade, était d’une importance capitale. Il se devait de la préserver aussi longtemps qu’il le fallait. Se draper d’ombres et d’illusions avait toujours été sa façon de faire. Il était, avant tout, oracle, non traqueur. Se préserver, se fondre dans l’adversité, s’inclure à la masse étaient autant de moyens pour lui de concrétiser ses projets. Oh il ne dédaignait pas la puissance brute mains… cela allait au-delà.

« Suivez le traitement que je vous ai prescrit à la lettre, tout ira bien » assura-t-il d’une voix posée et parfaitement calme. Dire qu’il aurait pu tuer tous ses patients, à coup de fausses médications. Cela dit ce n’était pas dans son intérêt et… il admettait volontiers que revenir à son métier d’origine était, d’une certaine façon, agréable. Il se redressa souplement et la patiente fit de même, soulagée. Il la reconduisit, ouvrit la porte, la laissa sortir avec une parfaite galanterie, puis observa le reste de ses clients.

Inévitablement, ses yeux d’un bleu de chalumeau rencontrèrent la forme nauséabonde et sanglante de la chasseresse. Allons bon… Certains se seraient attendus à le voir renvoyer, sans aucun doute, cette femme si crasseuse. D’autres le dévorait des yeux par simple curiosité perverse, attendant sa réaction.  Pour toute surprise, il se contenta d’un nouveau soupire léger. Yzebel étaut égale à elle-même. «  Allons… entrez donc, si vous restez ici plus longtemps, vos frais de nettoyage seront plus élevés que mes services » Il désigna l’intérieur de son cabinet d’un geste, attendit qu’elle se lève.

Il ne l’aida pas avant qu’elle ne le rejoigne, la soutenant d’un bras ferme sans faire cas de la salissure qu’elle laissait et qu’il récoltait au passage. Certains patients étaient surpris, outrés de la voir passer prioritaire. Leurs yeux ne devaient pas beaucoup servir, ils auraient été d’un plus bel effet dans ses collections. Dans l’intimité du cabinet, il l’installa sur un fauteuil et l’observa de son regard pénétrant. « Qu’est-ce qui t’es arrivé exactement cette fois ? » Elle allait certainement le faire rêver, c’était plus que certain…

Se détournant, il alla attraper de quoi s’occuper d’elle. Un nécessaire pour ses blessures, de quoi recoudre au cas où, mais également de quoi la déshabiller et la laver… « Alors ? »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 19 Mar - 14:57

Avaient-ils l'intention de détourner leur regard un jour ?
Yzebel aurait bien râler un bon coup pour que ces gens cesse de la fixer ainsi, mais par chance, le médecin fit son apparition. La belle leva le visage, tremblante de froid et plongea son regard argenté dans celui bleuté de son ami et médecin. Lorsque enfin il l'invita à entrer, la menaçant de lui faire payer le nettoyage, la sorcière arqua un sourcil et se leva, une main toujours plaqua contre sa hanche douloureuse. Le reste des patients ne semblaient pas ravie de se voir voler leur tour... n'avaient-ils donc pas vu qu'elle saignait ? Qu'elle était blessée et que cela valait de passer devant leur rhume à deux sous ? Maudit cul terreux.

Sprouitch... sprouitch... sprouitch...

Le bruit de ses bottes sur le parquet qui laissait sur son passage d'immonde traces de boue. Délivré du regard des autres, Yzie s'approcha du siège et s'assit lentement avant de soupirer. Et quand ce n'était pas ces gens, c'était lui qui s'y mettait. Allons bon, c'est vrai qu'elle faisait peur à voir, mais était-il obligé de la fixer ainsi comme si elle venait de commettre un sacrilège ? Salir un parquet n'en était pas un tout de même. Emeril ne perdit pas de temps, cherchant à savoir ce qui s'était passé pour que sa jeune amie se retrouve dans cet état. Elle garda le silence, pas vraiment fier d'elle, mais il insista tout en prenant du matériel de soin et Yzie fut bien obligé de répondre.

« J'ai été chassé dans les landes. »

Elle releva le menton et suivi du regard Emeril, esquissant une moue blasée.

« J'ai atterris par...inadvertance dans le marais... »

Lâcha-t-elle pour détourner l'attention sur le fait qu'elle s'était tout simplement paumé dans les landes.

« ... Sur le territoire d'une vouivre. »

Yzebel soupira et détourna le visage. Elle boudait, parce qu'elle savait qu'Emeril allait lui remonter les bretelles... Elle n'était pas très prudente et elle semblait la seule à ne pas se rendre compte que ses activités allaient finir par lui coûter la vie.

« J'ai gagné tu sais... La vouivre, je l'ai tué. Par contre...euh... »

Un peu mal à l'aise, la sorcière se leva et souleva son haut noir et déchiré pour dévoiler une trace de morsure massive et sanglante sur sa hanche. Cette fois, elle risquait vraiment de se prendre un savon. D'accord, ça ne valait pas la fois où elle s'était faite charcuter la cuisse par un lycan à coup de griffe jusqu'à l'os mais... Un mini dragon qui vous met un coup de crocs, croyez le, ce n'est pas déplaisant. 0 subir, à regarder... et encore moins à devoir soigner. Yzebel souffla et relâcha le tissus poisseux de boue et de sang puis elle glissa sa main dans sa besace et en sortit une pierre rouge qui brillait à la lumière des chandelles. Elle était ovale, parfaitement lisse et son aura magique se ressentait dans toute la pièce. Une escarboucle. Tout en soutenant le regard de son ami, la sorcière déposa la pierre sur le bureau et chuchota doucement, suavement.

« Cela ira en guise de paiement ... ? »

Avec ça il aurait de quoi se payer une femme de ménage pour les dix ans à venir. Généralement rare était ceux qui parvenaient à extraire une escarboucle car les vouivres étaient des créatures difficiles à tuer. Cette fois Yzie avait eu de la chance et bien qu'elle était contre le braconnage, elle ne s'était pas gênée pour prendre le butin. Réceptacle magique, mais aussi pierre rare, Emeril pouvait en tirer un excellent prix... C'était à lui de choisir ce qu'il allait en faire à présent, quoi qu'il soit, ce cadeau plus que généreux et d'une extrême rareté valait bien que l'on salisse son parquet.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 19 Mar - 17:35


Elle avait été chassée dans les landes. Jusque-là, il s’y attendait. Venant d’une chasseuse, c’était comme qui dirait, naturel… la suite, cependant, lui tira un fin rictus, le coin de ses lèvres s’étirant alors qu’il les pinçaient en une expression sensiblement désapprobatrice. Son regard igné la vrilla d’autant plus. Par inadvertance, mais bien sûr… Si elle n’avait pas été en si mauvais état il aurait refusé net de la soigner pour la punir de le prendre pour un imbécile. Par inadvertance… et puis quoi encore ? Cela dit, il allait faire le sourd pour cette fois, cela vaudrait mieux. Ils auraient tout le temps d’en discuter plus tard, là tout de suite, le plus important était de s’occuper d’elle puis que cette sotte n’était pas capable de le faire elle-même. Si lui avait un souci sentimental, elle avait de nettes tendances suicidaires.

N’écoutant que d’une oreille à présent, il préparait ses outils avec efficacité, ne lui décochant qu’un coup d’œil pour voir l’état de la blessure… Une morsure pareille allait lui demander plus qu’un peu de baume, c’était certain. Cela dit, elle ne lui résisterait pas indéfiniment, il avait l’habitude de pire avec elle et d’autres. Certains de ses pairs étaient des habitués des blessures sorties tout droit des pires cauchemars d’un enfant et d’autres qui se spécialisés dans l’outrageant…  

Oh certes, il avait l’habitude, mais ça ne lui plaisait pas pour autant que de devoir s’échiner à empêcher quelqu’un de s’infliger les pires atrocités et d’en périr. Il préférait autant user de son art médicinal dans de meilleures circonstances. Hélas, il ne choisissait pas les instants où l’on avait besoin de lui, tout juste pouvait-il choisir ses clients. Après tout, étant le meilleur, si non le seul, praticien de métier de tout River hall, il était confortablement installé, jouissait d’une réputation d’excellence et était prospère. Si les habitants avaient été mis au courant de sa véritable allégeance, les choses auraient été bien différentes, mais il ne comptait pas divulguer ce vilain petit secret.  

Il daigna relever les yeux. Regarda l’escarboucle, haussa un sourcil, puis la regarda celle qui jouait si bien l’entité des marais. Certes, c’était un excellent paiement, et également un objet suffisamment rare pour convenir à un homme de sa trempe. Il pouvait user d’une escarboucle de bien des façons… mais cette aura magique était également prétexte à vision et il détesterait que cela arrive en un moment pareil. « Félicitation pour ta victoire» commença-t-il d’une voix dont le ton, cette fois, s’ourlait de réprobation. « Cela dit n’espère pas me faire du charme dans un moment pareil »

Il la contourna, et d’un tiroir scellé de son bureau, portant l’emblème d’un oiseau à tête de serpent, deux chaînes dans les mains, il sortit un flacon délicat de quartz repoussé dans lequel était conservé un liquide à la couleur carmine. Il le fourra dans les mains boueuses. « Avale ça, ça t’évitera de te vider de ton sang pendant que je m’occupe de toi » Il ré ouvrit la porte, s’excusa auprès de ses patients en affirmant devoir fermer le cabinet pour cause d’urgence requérant tout son temps puis, après s’être assuré eu le départ s’effectuait, s’enferma à nouveau et revint vers Yzebel.

Prenant la pierre, il l’enferma dans le tiroir scellé, remit les verrous en place et, conduisit la belle dans une autre pièce, où s’effectuait certains soins particuliers. « Attend un instant » Il dû remplir la large baignoire d’eau chaude, puis l’y fit entrer toute habillée qu’elle proteste ou non. Dans ce cabinet, il était roi, et on obéissait. Surtout quand on était un patient et qu’on nécessitait son aide. Prenant une large coupelle, il lui verse de l’eau sur la tête plusieurs fois, puis prit de quoi couper ses vêtements et l’en débarrasser. Après tout, ce n’était certainement pas la première fois qu’il la voyait nue, et elle n’aurait qu’à attendre qu’il aille lui chercher de quoi se changer par la suite.

Une fois les lambeaux écartés, il entreprit de la nettoyer méticuleusement. Ses mains aux longs doigts agiles caressaient la peau, la lavait, la huilait, la frottait, en tout professionnalisme pour cette fois. Peu à peu, il fut plus à même de jauger de son état, les blessures apparaissant beaucoup plus clairement une fois la crasse retirée. Ainsi, aucune particule néfaste ne viendrait s’y loger quand il travaillerait. Un bref instant, il s’arrêta, lui jeta un regard aigu et acéré, puis examina la blessure. « Elle est profonde…. Combien de temps depuis que tu l’as reçu ? »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 19 Mar - 20:25

Lui faire du charme ?
Allons bon, voilà autre chose à présent. Yzie ignorait s'il parlait de façon métaphorique en cet instant. Sans doute que oui, car elle n'avait jamais fait aucun charme à son ami... du mois pas intentionnellement. La sorcière suivi son ami des yeux alors qu'il finit par sortir une fiole à la couleur agréable. L'ordre fut clair et la belle retira le bouchon et sans aucune méfiance, la vida d'une traite. Elle se figea, virant au pâle et gémit de dégoût.

« Cette chose est immonde Emeril, j'espère pour toi que c'est efficace ! »


Par la suite la sorcière fut emmenée dans une autre pièce où le médecin se mit à remplir une baignoire. Toujours grelottante, Yzebel le regarda faire, est-ce qu'il comptait sortir le temps qu'elle se lave ? Pas le moins du monde. Pire, malgré la résistance de la sorcière, il la força à entrer dans le bain... habillé. C'est donc mécontente qu'Yzebel se retrouva immergé dans l'eau chaude et fumante à se faire shampouiner, masser... Il fallait évidemment qu'elle se remette à râler, essayant de chasser les mains du médecin.

« Je peux me faire toute seule Emeril, je ne suis pas une enfant ! Par la barbe d'Iclésius ! »

Elle avait beau râler, rien y fit et quand le sorcier vint découper ses vêtements, la laissant nue dans l'eau sale et constata que la blessure était finalement plus sérieuse que prévu, Yzebel resta dans l'eau, évitant son regard et se gratta le crane, emmêlant ses longs cheveux sombres. Elle pivota le visage et longea son regard argenté au maquillage dégoulinant sur le jeune homme et murmura :

« Euh... je dirais.. quatre ou cinq heures environ... Il a fallu que je retrouve mon chemin et j'étais trop épuisé pour me téléporter donc bon... j'ai dû faire le trajet à pied. »

Yzebel s'avança et posa ses mains sur le bord de la baignoire, fixant son ami et murmura :

« Tu es vraiment en colère hein... ? Tu sais pourtant que je dois faire ce boulot... »

Ou pas. C'était ce dont elle s'était persuadé depuis toutes ces années. Un pur esprit de vengeance, elle refusait de voir la vérité en face. Yzebel souffla longuement et passa ses mains sur ses joues et sous ses yeux pour retirer le maquillage sombre qui avait dégouliner sur sa peau pâle puis elle se leva doucement et enjamba le bord de la baignoire et saisit rapidement la serviette pour s'enrouler dedans.

« Tu as découper mes fringues... je rentre comment chez moi ? Hors de question que je me balade à poils dans River Halls. J'espère pour toi que tu as quelque chose à prêter sinon je te jure je te passe le savon de l'année, Emych. »
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyVen 21 Mar - 0:07


Si c’était efficace ? Il était à peu près certain d’avoir malgré lui participé aux rumeurs sur les momies maudites alors oui par tout ce qui était chaotique, c’était forcément efficace ! Il préparait tout cela lui-même, avec ses connaissances et son infinie patience. Diantre, après tout ce qu’il avait fait pour elle, elle osait lui demander en toute franchise si c’était efficace. Encore un sujet de vexation potentiel qu’il ne relèverait pas dans sa grande bonté. Et après, elle prétendait ne pas être une enfant ? Sombre ironie que cela. Si seulement elle avait eu conscience de l’âge dont il se réclamait, sans doute aurait-elle comprit qu’elle ne pouvait être autre chose à ses yeux qu’une enfant. Grandie certes, mais une enfant. Et elle avait beau râler, il ne l’écoutait absolument pas, faisant la sourde oreille volontairement. Son regard se fit de gel dur lorsqu’elle lui apprit depuis combien de temps elle souffrait… Quatre ou cinq heures, rien que cela. Elle avait donc de la chance de n’avoir pas perdu assez de sang pour s’effondrer en pleines landes sans aucune force. Et plus de chance encore que la blessure soit encore relativement belle à voir. Une vouivre n’était pas une créature propre, loin de là, et sa gueule transportait nombre de maladies et de germes. Si on y ajoutait la boue et la saleté des marais… Il y avait largement de quoi s’en faire pour la jeune femme.

Décidément, il était dit que son investissement avait des pulsions suicidaires. Il restait silencieux, mais le pincement de ses lèvres et son regard suffisaient largement à prouver que, s’il avait été moins flegmatique, la traqueuse aurait certainement reçue une paire de gifles et un sermon bien sentit. Fort heureusement pour eux tous, il était littéralement incapable de se mettre en colère même si il le voulait… S’il était vraiment en colère ? Autant qu’un homme ne connaissant rien à la colère pouvait l’être. Inconsciente et dangereuse envers elle-même… il n’était pas étonnant que ce fut lui qui occupa ce poste. Moins ingrat qu’on ne pourrait le croire, ce qui n’y changeait rien. « Oui je le suis » convint-il pour plus de simplicité, lui épargnant les exhalations de son âme putréfiée aux ressentis déformés. Cela lui mettrait-il du plombs dans la cervelle que de le croire en ire ? Douter était légitime. Ses protestations et menaces le prouvaient assez bien. Aussi, plutôt que de lui intimer simplement de se taire, il tendit la main, parfaitement sérieux.

« Je t’en prie, passe le moi » Il attendit un instant, puis baissa à nouveau la main, se détournant d’elle. Après cinq heures, il allait devoir user des grands moyens pour s’assurer qu’elle n’allait pas regretter son combat outre mesure. L’attrapant par un bras, il lui désigna une chaise, lui demanda de se sécher de son mieux et récupérer d’un de ses meubles un bocal parfaitement fermé qu’il ramena près d’Yzebel. Un genoux à terre, il examina à nouveau la blessure, puis lui jeta un regard sérieux. « Tu vas devoir être patiente » Et pour expliquer par les gestes la raison qui appelait à une telle affirmation, il montra le contenu du bocal. Des vers nettoyeurs. Un remède naturel, propre et particulièrement efficace. Ces vers nettoyaient les plaies avec beaucoup de précaution, mangeant la chair atteinte et souillée sans toucher à l’intact et leurs excréments était un antiseptique proverbial. Bien entendu, il ne s’appuierait pas seulement sur eux, mais à l’entente du nombre d’heures qu’elle avait passé ainsi… c’était sans doute mieux de commencer par là.

« Tu dois laisser ces petites choses s’occuper de te nettoyer de l’intérieur, avant que je ne te fasse quoi que ce soit. Je vais préparer un baume et de quoi finaliser l’assainissement de tes plaies. Il faudra certainement que j’applique une suture sur les plus grosses. Je vais également te donner de quoi restaurer ton sang et permettre à ton corps de guérir correctement et à son rythme. Mais tu auras certainement de la fièvre pendant quelques jours »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyDim 23 Mar - 12:04

Quelle façon subtile de lui demander de la fermer.
Yzebel soutint le regard de son ami alors qu'il venait de l'inviter à lui « passer le savon ». La sorcière eut un hochement de tête, saisissant le savon sur le bord de la baignoire et le lui jeta en pleine face, laissant une marque rouge sur son front sous l'effet du choc. La belle esquissa un sourire malicieux et défi son ami du regard en murmurant:

« Voilà, c'était demandé si gentiment... »

Une fois de plusYzebel se retrouva nue, Emeril observant de nouveau sa blessure. Elle attendit sagement, se demandant si un jour il finirait par respecter son intimité, tout de même. D'accord c'était pour son bien, mais tout de même, il était son ami quoi... Un sourire crispé sur le visage, Yzie lâcha :

« C'est bon, tu as fini de me reluquer ? Parce que là ça commence à devenir gênant Emych... vraiment. »

Insista-t-elle avec un sourire ironique. Oh bien sûr, Emeril avait du charme, beaucoup de femmes auraient sûrement trouvé leur bonheur dans ses bras... Mais pour l'heure, Yzebel avait autre chose à penser que de mamourer son ami. Et cette pensé disparu définitivement de son cerveau quand il agita un bocal de vers en expliquant qu'il allait laisser ces choses la nettoyer... de l'intérieur. Yzebel eu un mouvement de recule, plaquant brusquement son pied sur la poitrine d'Emeril et le poussa d'un coup net en arrière, le faisant tomber sur les fesses. La belle se crispa sur sa chaise, ramenant ses genoux contre sa poitrine et lâcha, le menaçant du doigt.

« C'est HORS DE QUESTION ! Tu vas laisser ces choses-là où elles sont, c'est clair ? »

Visiblement paniquée et absolument pas rassurée, la belle agita son doigt tremblant dans sa direction. Elle devenait de plus en plus pâle. Son angoisse était visible. Elle abaissa le bras et le déglutit. Il y avait beaucoup de choses que Yzebel pouvait enduré... Bien trop d'ailleurs. Elle avait beau patauger dans le sang, les tripes, la boue, les excréments et manqué de se faire tuer chaque jour... Elle n'en restait pas moins une demoiselle avec... un esprit de demoiselle. En l'occurrence là, la chasseresse avait totalement disparu. Adieu le terrible prédateur qui avait une peau de lycan en guise de descente de lit... La vue des vers la terrorisait, la dégouttait. Yzie frissonna longuement, une moue de dégoût au visage et miaula:

« Ok, mais je veux une anesthésie générale ! Je veux être endormit tout le long ! Sinon je refuse que tu approches ces trucs grouillant de mon corps... je préfère encore me rouler dans la crotte de vouivre que de voir ces trucs sur ma peau. »

Lentement yzie se leva de la chaise et s'allongea sur la table sur le lit médicale, serrant la serviette contre elle. Elle attendait sagement que Emeril vienne lui faire sa piqûre qui en cet instant lui semblait être une vraie bénédiction.

« Emych ? Promet moi de ne pas en oublier dans mon corps... Je t'aime très fort, mais je jure sur ma vie que si tu fais ça mon chéri... je vais te dépecer vivant. Et sans anesthésie. D'accord ? Alors si tu m'aimes toi aussi, pense à mon bien-être psychologique et vérifie bien qu'aucune de tes bestioles ne me grouillent encore dessus à mon réveil. »
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 26 Mar - 16:07


Sous le choc, il tomba sur les fesses et cligna des yeux avant de froncer les sourcils, ses lèvres s’ourlant d’un fantôme de sourire amusé. Cela dit, il ne s’émouvait pas plus que cela de sa réaction, si il avait sa fierté, elle ne se transformait nullement en égo surdimensionné et il était largement capable de simplement prendre la répartie avec bonne humeur. Une chose rare chez lui, quand on savait qu’il n’avait pas été de bonne humeur depuis très… très longtemps. Il ne lui fallait cependant pas perdre de vu le but premier de la visite d’Yzebel, et encore moins alors qu’il savait la blessure si grave. Il aurait tout le temps de la savonner plus tard, pour le moment c’était une séance médicale qui attendait la chasseresse… La réaction instinctive qu’elle eut en voyant les petits praticiens qui allaient l’aider finit de le mettre ‘de bonne humeur’ ou autant qu’il était possible de réussir pareil miracle. Son regard bleu pétillant sans qu’un instant il ne semble déphasé. Patient et au final s’amusant bien de la voir soudain bien féminine, il attendit qu’elle en ai terminé avec ses exclamations. « Allonge-toi sur la table » fut, dans un premier temps, sa seule réponse, offerte sur un ton parfaitement confiance et posé, comme si il ne craignait absolument pas tout ce qu’elle pouvait bien lui dire. Elle n’était nullement la première à réagir ainsi, et pourtant, même si l’aspect extérieur des vers était sans doute quelque peu dérangeant, ils étaient particulièrement propre, d’autant plus qu’ils étaient à usage médical. Il faisait extrêmement attention à cela, car la moindre saleté était un danger pour la santé de ceux qu’il soignait. Déposant avec beaucoup de précaution son bocal, il alla chercher de quoi l’anesthésier puis revint afin de lui faire la piqûre. Fondamentalement, ce n’était pas le type d’anesthésie qu’il utilisait pour les opérations les plus lourdes, il s’agissait avant tout de lui retirer la douleur et les sensations les plus simples. Son ressentit profond ne serait pas touché. Une fois que la piqure fut faite, il alla reposer le réceptacle et récupéra un linge qu’il enduisit d’une substance sans odeur qu’il vint poser sur le nez et la bouche d’Yzebel. « Inspire bien et longuement, tu ne vas pas tarder à somnoler »

Lui-même se lava les mains, puis attendit qu’elle soit partie sucrer les fraises pour déboucher le bocal. Se relevant les manches, il plongea une main dans le tas de vers sans sourciller et en retira plusieurs qu’il vint déposer dans les plaies suppurantes avec beaucoup de précaution, aussi délicat avec ces petites créatures qu’avec ses patients, car après tout, ces bêtes-là coûtaient très cher à élever et étaient fragiles. Pour l’admirable travail qu’elles faisaient et ce de façon totalement naturelle, il ne pouvait qu’être doux avec elles et les traiter respectueusement. Il prit donc grand soin de les déposer sur chaque plaie formant la marque de la mâchoire de vouivre puis referma le bocal et le déposa sur un de ses plans de travail. Laissant là sa patiente un instant, il passa dans l’avant de sa boutique et alla chercher des herbes, préparant mentalement le mélange du baume qu’il appliquerait sur les plaies. De l’Aile des ours, de l’aigremoine, du cassis… il ne fallait pas la doper, mais autant il avait toute confiance en ses aides vers pour empêcher une septicémie, autant il ne s’en contenterait pas pour bien des raisons différentes. Le somnifère sur le linge était puissant et couvrirait l’intégralité des soins, lorsqu’elle se réveillerait, elle serait prête à rester au repos et devrait le faire. Même avec ses soins elle aurait forcément un peu de fièvre après tout. Avec patience, il prépara le baume pendant que les vers faisaient leur travail, puis s’occupa de diverses choses. Le repas de ces petites bêtes était long et lent. Mais une fois fini, il retira avec précaution chaque vers du corps d’Yzebel pour les reposer dans leur bocal, puis nettoya les lèvres des plaies et appliqua le baume avec générosité. Allié aux excréments des vers, les chaires seraient parfaitement propres et cicatriseraient très bien. Il se décida néanmoins à recoudre les plus grosses, usant d’une aiguille d’os parfaitement saine et d’un fil propre. Une fois que ce fut fait, il la souleva et l’emporta en haut, dans les pièces qu’il utilisait pour vivre. L’habillant d’un peignoir large, il l’installa sur son lit et attendit qu’elle se réveille après avoir retiré le linge humide de la lotion somnifère. Puisqu’elle allait émerger à son rythme, il s’installa près d’elle, dans un fauteuil confortable et rembourré et attrapa un livre à la couverture de cuivre qu’il se mit à lire.

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 26 Mar - 18:44

Installée sur le lit, la jeune femme plongea son regard d'argent sur son ami, le fixant avec une lueur d'inquiétude. Les soins en eux-même ne lui faisaient pas peur, elle avait l'habitude et avait subi bien plus, notamment lorsque la moitié de son visage avait été déchiqueté par un puissant coup de patte de lycans. Elle inspira longuement lorsque l'aiguille passa la peau et la sorcière continua de chercher du réconfort dans le regard et les gestes mécaniques du médecin jusqu'à ce que celui-ci vienne à l'endormir avec un produit et un chiffon. Bientôt, la voix d'Emeril ne fut plus qu'un écho dans ténèbres alors que son corps se relâcha, sa respiration se fit plus lente et régulière. Un sommeil sans rêves, paisible... Un repos bénéfique qu'elle aurait aimé recevoir plus souvent.

Lorsque enfin l'anesthésie ne fit plus effet, Yzebel souffla doucement, remuant dans le lit chaud et douillet dans lequel elle était allongée. Presque aussitôt elle réalisa qu'elle n'était plus sur le lit médicale et ouvrit les yeux doucement, ses paupières papillonnèrent sous l'effet de la lumière. La vue d'abord trouble, très vite elle put distingué une silhouette tout prêt d'elle et la sorcière tendit le bras mollement, pressant ses doigts contre le genou du médecin.

« Emych... »

Lentement, Yzebel se redressa avant de serrer les dents. Bien que plus tôt, la morsure douloureuse lui semblait supportable, étrangement les sutures l'étaient bien moins. La chasseresse détacha le peignoir et l'ouvrit, gardant caché sous le tissus le renflement de sa poitrine et vint effleurer les sutures. Il n'y en avait pas tant que cela et comme toujours, Emeril avait fait un superbe travaille. Yzie tourna le visage et fixa son ami et murmura :

« Merci pour ton aide, une fois encore. »

Yzebel pivota doucement sur elle-même pour venir s'asseoir au bord du lit ferma le peignoir tranquillement, cachant sa nudité. Certes son corps n'avait plus aucun secret pour le médecin, mais cela ne voulait pas dire qu'il fallait se balader nue devant son nez dès que l'occasion se présentait. Un doux sourire, bien que discret se dessina sur les lèvres de la belle qui continua de fixer son ami depuis plusieurs décennies à présent et murmura :

« Que lis-tu ? »

Elle reprenait doucement ses esprits alors que les dernières traces d'anesthésiant disparaissaient de son corps. Par la même occasion, son estomac décida lui aussi de se réveiller et gronda bruyamment, arrachant une moue de gêne à la sorcière qui se racla la gorge. La voilà bloquée chez Emeril sans vêtements et mourant de faim après une séance de chasse qui avait mal tourné... La soirée risquait d'être longue.

« Et sinon... euh... Tu as des vêtements à me prêter que je puisse rentrer chez moi ? Il commence à se faire tard, je devrais partir Emych. »
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 26 Mar - 20:33


Il leva le regard lorsque la voix de la jeune femme brisa le silence paisible de la pièce, ses prunelles bleues à demi visibles au-dessus. Ainsi, elle était enfin éveillée ? Elle avait pris tout son temps, c’était peu de le dire. Cela étant, il avait mis la dose pour le somnifère, aussi avait-il sans doute sa part de responsabilité. Il resserra les yeux en la voyant se redresser, réprobateur, elle ne devrait même pas bouger après ça, quoi qu’elle en dise et quel que soit ses élans autodestructeurs. Il aurait pu l’attacher là ou l’assommer… ou forcer la dose de somnifère, mais non. En cela, il ne changerait pas, quand bien même il tenait à son investissement. Avant toute autre chose, il mettait en avant l’efficacité. Si quoi que ce soit l’entravait, il n’aurait pas de scrupules à agir dans son sens à lui et uniquement le sien. En apparence, il était un homme respecté, parmi les doyens de River Hall, avec un métier honorable et paisible, faisant son office avec talent. Tout le monde le saluait et l’abordait avec une aisance naïve.

Cependant, s’il appréciait vraiment son métier, transposition de celui qu’il exerçait originellement en Egypte antique, il restait un être roué et rusé qui avait dû, par la force des choses, jouer de mauvais esprit et de tactiques parfois vraiment lâches pour s’en tirer vivant. Au fil des ans, il avait perdu de ses scrupules, c’était fait plus pragmatique et cynique… Bien obligé après tout, quand vous devez mener à bien la tâche que l’on vous a confiée tout en échappant à ceux qui désirent votre perte d’une façon ou d’une autre. Il avait refusé de se contenir à une simple survie au travers de ses devoirs. Il avait décidé de prospérer. Qu’en restait-il à présent ? Bonne question s’il en était. Pas grand-chose sans nul doute. Un bien beau gâchis. « Théorie Zoroastrienne tome 1. Une allégorie philo-éthique intéressante » répondit-il le plus sincèrement du monde en marquant sa page d’un morceau de tissu avant de reposer l’ouvrage.

« Ne me remercie pas » Il n’avait fait que son office après tout et l’aurait tout autant soigné si elle avait été une illustre inconnue. Il n’y avait pas de remerciement à transmettre. On ne le remerciait pas souvent, de toute façon. Se relevant, il s’éloigna d’elle pour ouvrir son armoire, s’agenouiller et tirer d’un tiroir mince et dissimulé des habits à la coupe féminine qu’il lui lança. « Tu peux t’habiller avec ça. Ils sont fait pour. Cela dit, tu restes ici cette nuit, je te l’ai dis mais tu étais certainement trop occupée à surveiller mes vers, tu vas avoir de la fièvre. Je veux m’assurer que celle-ci ne sera pas excessive et que tes plaies engageront la cicatrisation correctement » Il gagna la porte, sans lui laisser l’occasion de rétorquer quoi que ce fut. « Je vais aller préparer à manger maintenant que tu es réveillée. Et puis je suppose que tu préfères t’habiller toute seule. Fait attention aux sutures »  Puis il disparut.

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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 26 Mar - 21:58

Lorsque le nom du livre fut lâché avec un naturel déconcertant, Yzebel arqua un sourcil. C'était en quelle langue ce truc au juste ? La sorcière eu un sourire forcé, mais ne répondit pas. Emeril était un homme qui la surprenait sans cesse, surtout par son intelligence... cela ne courait pas les rues les hommes aussi savant... Et par la barbe d'Iclésius, Yzie adorait cela, même quand elle ne comprenait rien à la lecture du médecin. Alors que pendant un instant la chasseresse fantasmait sur l'intelligence remarquable de son ami, ce petit moment de rêvasserie fut brisé par l'ordre de non-remerciement qu'Emeril réclama. Le sourire d'Yzebel fondit brusquement et elle se contenta de suivre le sorcier du regard, une moue agacée au visage. Ne pas le remercier ? La bonne blague, une fois encore il venait de lui sauver les fesses tout de même. Il aurait pu finir par s'énerver à force de devoir réparer le corps de son amie, mais non... Il ne c'était jamais plains. Jamais ?

Yzebel garda le silence alors qu'Emeril lui fit remarquer qu'elle n'avait pas entendu la première fois. Certes, elle n'avait pas compris que cela signifiait rester chez lui cette nuit. La jeune femme se leva du lit et le suivi, l'observant ouvrir un tiroir caché et e retirer des vêtements féminins. Yzebel les saisit et avant d'avoir pu questionner son ami, il disparu, prétextant aller cuisiner. La chasseresse se retrouva là, bêtement avec une robe dans les mains. Dans un soupir, elle posa la tenue sur le lit pour retirer le peignoir puis enfiler les vêtements. A sa grande surprise, la tenue lui allait comme un gant... Voir un peu trop en fait, on aurait presque dit qu'elle était faite sur mesure. Pire encore, Yzebel réalisa que la robe était parfaitement calqué sur celles qu'elle portait généralement. Probablement une coïncidence. La sorcière s'approcha du miroir et s'observa, pivotant sur le côté pour s'observer de profil puis releva le menton. Oui, une heureuse coïncidence. La robe était noire et en coton, très simple et à manche longues. Yzie soupira longuement puis rejeta ses longs cheveux sombre en arrière et quitta la pièce.

Le lieu de vie du médecin était plus grand que le sien. Faut dire qu'il avait plus les moyens aussi... Enfin, en quelque sorte. Si on venait à exposer l'argent que se faisait Yzebel avec son petit commerce, elle pourrait aisément s'offrir une aussi belle maison... Mais voilà, on s'étonnerait qu'une simple libraire puisse s'offrir cela et évidemment, elle se retrouverait avec les chasseurs sur le dos. Elle avait bossé assez longtemps dans le clan de la lumière pour savoir ce qu'elle encourait. Entrant dans l'espace cuisine, la jeune femme posa son regard argenté sur Emeril et murmura :

« Jolie robe... Elle est pile à ma taille et c'est pile mon style. »

Elle s'approcha doucement et croisa les bras sur sa poitrine, observant le repas qui chauffait et demanda, un peu gênée :

« J'espère que tu ne me refile pas là, la tenue d'une de tes amantes... Je serais un peu vexé sinon. »

Elle eu un rire nerveux. Elle n'avait jamais vu Emeril avec une femme, mais cela voulait-il dire pour autant qu'il ne trouvait pas de demoiselle pour se combler ? Yzebel pinça les lèvres puis se racla la gorge, détournant le visage de gêne. Jalouse ? Elle se posait la question... Voilà des années qu'elle était proche d'Emeril, il n'y avait toujours eu que de l'amitié entre eux... Mais cet attachement pouvait-il la rendre jalouse ? L'idée qu'une autre femme puisse lui faire de l'ombre avait quelque chose de dérangeant. Yzebel fronça sensiblement les sourcil en réalisant que oui, elle était jalouse à cette pensée.

« Désolé, ça ne me regarde pas. »
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyVen 4 Avr - 16:58


La cuisine était de taille relativement réduite, sans être non plus exiguë. En longueur et carrelée avec goûts, à l’ancienne, elle était meublée soigneusement. Contre le mur de droite s’alignaient les outils nécessaires à la cuisine, notamment un four à la poignée barre ouvragée, ainsi qu’un évier et un plan pour faire sécher la vaisselle, sur lequel reposaient deux assiettes ainsi que plusieurs verres, le tout fait de porcelaine délicate et prisée, ayant coûtée une petite fortune. Peinte à la main dans un style classique, elles étaient accompagnées de couverts nettement ramassés dans un portant spécial. Certains d’entre eux étaient délicatement gravés et fait d’argent, ou doré à la feuille, laissant à penser qu’Emeril n’avait pas pris la peine de ranger le service du dimanche. Dans le fond de la rangé murale, des plaques chauffant au gaz étaient allumées. L’une des plaques, de taille moyenne, chauffait une casserole de fonte dans laquelle frémissait ce qui semblait être une soupe à l’oignon, dégageant une odeur agréable mais non intrusive en raison de la hotte qui évacuait une partie de la fumée et du fumet. Au vu de la quantité, il l’avait préparé en grosse quantité quelques jours auparavant pour pouvoir la consommer sans avoir à devoir tout refaire durant la semaine. De l’eau chauffait également sur une autre plaque, tandis que le propriétaire des lieux, devant son plan de travers, s’occupait de couper et de préparer des champignons, maniant son couteau avec aisance, les yeux fixés sur ce qu’il faisait.

De l’autre côté, accolé au mur de gauche, se trouvait une table haute à la monture de fonte ainsi que des chaises, également hautes, proches de l’entrée, tandis qu’une porte s’ouvrait vers le cellier. Le meuble renfermant les ornements de tables et la vaisselle se trouvait également de ce côté-là. Un meuble ancien, de bois de palissandre, dont les montants et les cadres des vitres de présentations étaient gravées à l’ancienne, de scènes fleuries. Les vitres, comme tout l’espace, était d’une netteté maniaque, sans la moindre trace. Baigné par la luminosité extérieur encore relative, vomie par la fenêtre au cadre de bois et aux vitres à demi de verre simple et à demi de vitraux, teintant le carrelage de couleurs chaudes. L’intérieur, à la fois typique et atypique, portait clairement la touche personnelle d’Emeril et de son goût à la fois singulier et irréprochable. Tout était d’excellente qualité et entretenu avec le soin que l’on apportait aux choses dont le prix était connu et reconnu. En comparaison, cependant, le médecin n’offrit qu’un imperceptible signe d’avoir sentis l’arrivée de la chasseresse blessée. Le jeu de ses mains sur les chapeaux délicats des champignons dont il retirait la peau extérieur semblait plus important que tout sur l’instant. Il cligna à peine des yeux, et termina de s’occuper du dernier champignon sans sembler penser quoi que ce soit de ce qu’elle venait de dire. Rassemblant les champignons nettoyés, il la contourna et les déposa dans une passoire, les laissant dans l’eau un instant et alla chercher dans le cellier deux parts de poulet préservés qu’il se mit à préparer également.

Cependant, avec ce travail plus grossier, il décocha enfin un regard aigu et pénétrant à la jeune femme, ses prunelles de chalumeau semblant prendre vie sous la luminosité, un feu dansant au fond d’elles. La jalousie dans les paroles qu’elle avait prononcé était perceptible, plus que palpable… Qu’en penser ? Voilà une bonne question. Cela prouvait qu’elle tenait effectivement à lui plus que de raison, et que l’idée qu’il puisse voir une autre femme la dérangeait. Qu’elle considérait donc, d’une certaine façon, même involontairement, qu’elle pourrait avoir d’autres vues sur lui, qui ne soit pas seulement celles d’une amie. Qu’en penser, oui… Beaucoup et peu à la fois. La jalousie n’était pas une sensation qui lui était très connue, il était parfaitement conscient de sa propre valeur et des relations qu’il pouvait entretenir et les jaugeaient souvent parfaitement, de sorte qu’il n’ait jamais à s’angoisser d’être supplanté d’une quelconque façon. Et puis, il n’avait pas beaucoup de relations approfondies de toutes façon et presque aucune auquel il tenait vraiment. D’un autre côté il était habitué à une certaine forme de jalousie, en rapport directe avec ses capacités de prophètes. Bien entendu, quelqu’un disposant d’un appui comme celui qu’il offrait ne souffrait pas de voir cet appui s’en aller papillonner ailleurs. De convoitise lacée, donc. Rien à voir avec le pétulant d’Yzebel, qui agissait comme une jeune demoiselle secrètement éprise de lui alors qu’il était entouré d’autres femmes, ce qui n’était pourtant guère le cas. Un vague amusement en naissant donc, constatant la chose, ainsi qu’une affection fortement patronale…

« Je n’ai pas d’amante, Yzebel » affirma-t-il d’une voix posée avant de se fendre d’un léger sourire. Alors qu’il l’observait et qu’il réfléchissait à cet état de fait, il avait déjà fini ce qu’il faisait. « Passe-moi les champignons » Laissant les superbes morceaux de blanc, déjà très appétissants ainsi, il prit les champignons, les égoutta une dernière fois puis les mit dans une casserole à la poignée cerclée de cuir et alluma une nouvelle plaque, à feu doux, au-dessus de laquelle il posa l’objet. Il y ajouta également les blancs qu’il coupa auparavant en tranches fines. « Tu sais, je n’ai guère de contacts sociaux, à l’extérieur de mon cabinet. Je ne suis pas une bête de compagnie, je préfère passer mon temps libre à lire ou à étudier, je trouve cela plus enrichissant que les caquetages d’autres individus… en particulier de la gente féminine, pardonne m’en. Peu de femmes sortent du lot des volailles puériles et vaines » Il prit un pot de crème hors du cellier et en versa dans un bol, y ajoutant diverses épices et condiments, avec une proportion raisonnable. Certes, ce n’était pas tout à fait vrai… il aimait entendre les autres parler, parce qu’il pouvait souvent en apprendre beaucoup sur eux rien que par les élans de narcissisme involontaires qu’était la possibilité offerte de parler d’eux en étant dédouané. Et pour certains individus réellement intéressants, cela allait plus loin, puisqu’il se prenait au jeu de discourter avec eux. Ils restaient rares cependant. «Et plus simplement encore, je n’ai guère le temps pour rechercher la compagnie d’une autre femme que toi, ma chère, mon travail est prenant et je m’y dévoue entièrement »

Il ajouta une dernière pincée de poivre, s’affirma satisfait et s’essuya les mains sur un torchon immaculé pendant sur le côté du meuble avant d’aller ouvrir le meuble contenant la vaisselle pour en extraire de quoi mettre la table.

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyVen 4 Avr - 17:56

La cuisine d'Emeril était à la fois bien équipé et chaleureuse.
Qui aurait cru que le médecin avait un tel équipement chez lui... Ainsi la médecine et la lecture n'était pas ses seuls passion ? En tout cas il semblait apprécié de cuisiner. Yzebel resta debout un moment, observant les mouvements de son ami qui s'occupait de champignon... La simple vue de la nourriture serra son estomac encore plus fort... Bon sang qu'elle avait faim, elle aurait pu manger Iggy tant sa faim la tiraillait. La vue des blancs de poulet la fit se mordre les lèvres d'envie, une adorable mimique de femelle affamée qui aurait pu se jeter sur n'importe quoi. Enfin, presque n'importe quoi.

Alors que la belle se perdait dans la contemplation de la nourriture donc l'odeur alléchante la faisait saliver, Emeril répliqua calmement ne pas avoir d'amante. Yzebel aurait préféré qu'il se taise. Elle s'était déjà sentit très gêné en soumettant l'idée qu'elle portait sur le dos la robe d'une amante... Il aurait simplement pu changer de sujet et tous deux auraient oublié ce petit moment gênant. Mais non... Non Emeril semblait décidé à se justifier. La sorcière ouvrit la bouche, prête à répliquer, mais il insista en parlant des soit commérage de femmes... Tss, bah voyons.

« Je ne caquette pas. »

Puériles et vaines ? Yzebel n'était absolument pas de ce bord. Déjà elle ne fréquentait presque aucune femme, la majorité était de simples connaissances tandis que l'autre étaient ses ennemis. Elle avait autre chose à faire que de... commérer. Cette fois la belle était vexée... Réellement. Elle ferma la bouche et le muscle de sa mâchoire se contracta sous l'agacement. Finalement, ils se ressemblaient pas mal ces deux-là... Elle non plus n'était pas une bête de compagnie... La solitude était ce qu'elle aimait le plus... depuis la mort de sa mère. Et tout comme Emeril, elle passait beaucoup de temps à lire et sa librairie était sa plus grande fierté. Yzebel tira une chaise et s'assit doucement, rester debout tiraillait sur ses sutures.

Alors qu'elle souffla longuement, savourant le repos qu'offrait la chaise, Emeril rajouta une couche. Qu'il se taise bon sang... La conversation commençait à vraiment devenir gênante. Et tu parle d'un compliment... Il ne la supportait uniquement parce que c'était son boulot et qu'elle le payait plus que bien. L'escarboucle en était la preuve. La chasseresse remua sur la chaise, mal à l'aise et baissa le regard avec une moue froide et lâcha.

« Eh bien tant mieux si je te suffis. Rappelle moi de me faire du mal plus souvent alors, puisque tu semble y avoir prit goût. »


Yzebel se leva et s'approcha d'Emeril qui sortait la vaisselle pour mettre la table. Elle essaya de lui prendre des mains et grommela.

« Donne je vais le faire... »

Elle insista et s'énerva :

« Donne je te dis !

Et forcément, le verre tomba au sol, leur échappant des mains et se brisa au sol. Yzebel sursauta et leva ses yeux gris vers Emeril avec une moue désolée qui se changea en colère en moins d'une demi seconde.

« C'est quoi ton problème ? Je t'avais dit de me laisser faire ! »

Râla-t-elle avant d'avaler sa salive difficilement. A cran ? Rien qu'un peu. La sorcière s'abaissa, essayant d'ignorer la douleur de sa hanche et souffla, ramassant les morceaux de verre au sol. Elle avait prit la mouche pour pas grand-chose... Ah Yzebel et ses émotions contradictoires.

« Désolé... je voulais pas m'énerver mais... j'aurais préféré que tu te taise Emych... Parler de ça avec toi c'est gênant. Tu me connais mieux que personne, mentalement et physiquement... Tu es mon ami, mon médecin, mon confident... Mais je crois qu'il y a une limite à ne pas dépasser. »

Et pourtant c'est elle qui avait fait preuve de jalousie. Jalousie qu'Emeril avait évidemment remarquer... Et elle avait remarqué, qu'il avait remarqué. Yzebel se redressa, évitant le regard d'Emeril. De plus, s'il avait pas d'amante, qu'est-ce que cette robe fichait dans son placard ? Ça commençait à devenir presque malsain comme ambiance. La pauvre, si elle savait qu'elle était la muse du médecin, elle en aurait sans doute pleuré de rire... Ou de peur Aller savoir.
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyDim 6 Avr - 20:49


Elle ne caquetait pas ? Qu’elle lui en dise autant tient… De façon fort amusante, il ne l’avait absolument pas visé, parlant en une criante généralité, hors qu’elle se sente obligée de lui signifier qu’elle ne faisait pas partie de ces femmes qui le fatiguait était une manière détournée de rire que mine de rien, elle se sentait concernée. Il ne la trouvait pas si caquetante que cela, autrement il aurait maintenu une certaine distance avec elle, mission ou pas. C’était intéressant à savoir. Il lui jeta un coup d’œil avant de reprendre ce qu’il était en train de faire, se passant de lui faire remarquer tout cela. Bien lui en prit vu la suite, et il retint un soupire de désappointement à ses paroles vides de sens. Se faire mal plus souvent ? Il lui avait pourtant semblé que les sorciers, comme les humains, étaient naturellement focalisés sur leur survie et leur bonheur personnel… quoi que sur le long terme, ils étaient plutôt doués pour s’autodétruire. Et puis elle pouvait venir le voir sans avoir besoin de se faire du mal, il ne lui avait jamais fermé la porte de sa demeure quel que soit l’heure du jour ou de la nuit… Mais soit, sans aucun doute son état émotif actuel appelait à ce genre de remarques. Retenant les verres dans les mains alors qu’on tentait de les lui prendre, son visage afficha un bref instant une expression contrariée avant que la vaisselle ne lui échappe des mains et ne se brise au sol. Posant un regard stoïque sur la chasseresse, il la laissa se baisser sans chercher à la retenir… N’expérimentant pas de tels changements, étant même plutôt son exacte contraire tant ses émotions étaient nettes et durables, il ne pouvait que la laisser se calmer sans rien en dire, ne trouvant guère quoi pérorer sur le sujet de toute façon. « En ce cas, il t’est également possible de me le dire tout simplement. Il me semble être suffisamment raisonnable pour pouvoir comprendre ton malaise » Il ne lui reprocha pas sa jalousie. A la place, il lui mit les assiettes dans les mains, sans un mot, et retourna à sa cuisine. Retirant la casserole de fonte de sur le feu, il éteignit la plaque de métal puis posa l’objet sur une surface de bois prévue à cet effet avant de se tourner vers la poêle. Versant le mélange de crème sur les blancs et champignons, il changea la puissance du feu, puis attendit un moment en tournant à l’aide d’une cuillère de bois. Une fois satisfait, le médecin sortit du rhum et en versa un peu dans le mélange afin de le flamber adroitement, puis de le sortir également de sur le feu. Il changea de nouveau et versa de bol de soupe à l’oignon qu’il emmena à table, puis servit une part généreuse de blanc de poulet et champignons en sauce à chacun et ramena les assiettes. Sans pour autant s’asseoir, il prit une miche de sous une cloche de bois, et en découpa deux grosses tranches qu’il ramena également ainsi que du sel fin, dans un petit bol. Il avait une couleur rosée, contrairement au sel classique. Il apporta également une carafe délicate au haut col, remplie d’eau, et une petite cruche de terre cuite laquée remplie d’un vin au bouquet agréable dont il se servit un verre. Une fois que ce fut fait, il daigna enfin s’installer et lui jeta de nouveau un coup d’œil. « Bon appétit » Puis il prit ses couverts sans rien ajouté et commença par déguster sa soupe avec lenteur, du fait de la chaleur qu’elle dégageait. Il valait mieux qu’elle mange quelque chose avant tout, avoir le ventre vide n’aidait en rien les relations.

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyLun 7 Avr - 10:00

Bon sang que l'ambiance était tendue. C'était bien la première fois qu'Yzebel ressentait un tel malaise en la présence d'Emeril. Aussi loin qu'elle se souvenait, il n'avait jamais été indiscret envers elle d'une quelque manière que ce soit, il avait toujours été présent depuis qu'ils se connaissaient. Il l'avait toujours respecté... La sorcière ne se sentait pas très bien, elle garda le silence, l'aidant à mettre la table. Lui en parler ? Allons bon, il restait un homme, ce n'était pas toujours évident de parler de ce genre de choses... En avait-il conscience ? Lui-même qui avouait ne fréquenter personne. A cette idée Yzebel rumina. Vraiment personne ? Pourquoi donc ? Elle doutait du fait qu'il n'était pas une bête de compagnie que c'était la seule raison Emeril avait toujours été... froid, distant même, tout en étant proche d'elle. Yzebel ne s'en était jamais plaint, bien au contraire, il donnait de sa présence quand il le fallait sans dépasser les limites de ce qu'elle pouvait supporter. Elle, cette grande solitaire à l'esprit torturé... Finalement, ils s'étaient bien trouvé. Dommage que le destin n'y soit pour rien.

Assise à table, Yzebel jouait avec sa nourriture timidement. Elle qui mourrait de fin quelques minutes plus tôt avait l'estomac serré à présent, elle se sentait nauséeuse. Bon sang pourquoi donc se mettait-elle dans tous ses états pour ça ? C'était vraiment ridicule... En même temps venant de quelqu'un qui n'avait éprouvé le moindre attachement véritable pour un homme, on pouvait facilement comprendre qu'elle soit déroutée. Est-ce qu'elle l'aimait plus que de raison ? Bonne question. Yzebel se retourna la question dans sa tête encore et encore... Elle se sentait tellement vide depuis toujours, pire depuis la mort de sa mère. La seule chose assez forte pour combler ce vide était la chasse. Tuer, pour combler un manque. En prenant conscience de cela, Yzebel se senti plus mal encore... Elle se tortilla sur sa chaise et glissa un morceau de viande entre ses lèvres, fixant son assiette. Cette situation était horriblement frustrante.

« Emych... Si je venais à mourir... est-ce que cela te rendrait triste ? »


La brune déglutit et leva le visage pour fixer son ami. Par Iclésius, pourquoi avoir posé cette question ? Parce qu'à bien y réfléchir, sortit de ses soins Emeril n'avait jamais laissé entendre à un moment où un autre qu'il éprouvait de l'attachement pour elle, pas même... amicale. Elle avait fait avec, elle ne s'était jamais posé plus de questions, mais ce soir tout lui semblait différent. Yzebel n'arrivait même plus à se souvenir comment elle 'lavait rencontrer, ce qui avait créée cette amitié. Cela remontait à si longtemps. Emeril était la seule personne qu'il lui restait vraiment et elle ne lui avait dit ou montrer, comme elle était heureuse d'avoir un ami comme lui.

Plic... Plic... plic.

C'était chaud... Et humide. Tâché de point rouge, la crème dans son assiette changeait de couleur progressivement alors que les larmes sanglantes de la chasseresse dégoulinaient sur ses joues pâles. Yzebel détourna le regard et fixa son assiette avant de porter ses doigts tremblants à son visage. Par la lumière... Elle avait complètement oublié de prendre son traitement ! Yzebel étouffa un gémissement et se leva de sa chaise, essuyant de ses doigts le sang sur son visage, ne faisant finalement que l'étaler encore plus. Bon sang... Il faisait si froid dans cette pièce... Elle frissonnait. La fièvre. Depuis combien de temps était -elle là ? Elle ne s'en rendait compte que maintenant...

« Emeril... »


Le supplia-t-elle doucement. Il était le seul à avoir un traitement en réserve, après tout c'était lui qui le confectionnait. C'était lui qui la gardait en vie depuis des décennies. Cette foutu malédiction était bien la seule chose à lui faire véritablement peur.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMar 8 Avr - 17:06


Les choses n’étaient pas aussi simples qu’elles le paraissaient. Lui avait bien trop l’habitude des situations tendues pour s’en émouvoir. A force de vivre une vie imbibée de tensions et d’amertume, de ressentiment, de gêne, on finissait forcément par ne plus y faire véritablement attention, on passait au-dessus, on raisonnait… on supportait. Il supportait souvent en silence, taisant le fond de sa pensée et se faisant l’anguille dans le torrent afin de s’esquiver. Il jetait aux orties les sentiments premiers et raisonnait, regardant les choses avec un recul presque interminable mais nécessaire… cela lui était infiniment bénéfique. Cela dit il était également conscient qu’il intellectualisait énormément, se déshumanisant au profit d’un regard neutre et analytique qui n’était parfois pas la panacée pour ses interlocuteurs. Il savait qu’Yzebel se sentait mal à l’aise en cet instant, et pourtant il était, au plus profond de lui, complètement incapable de la comprendre. Son esprit d’analyse ne comprenait fondamentalement que la rationalité… Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai, il pouvait comprendre la folie et le tourment des sentiments, mais en se sortant de sa peau, de ses millénaires et en écoutant ce petit quelque chose qui puait l’entropie tout au fond de lui. Mais il ne le ferait jamais, n’en voyant absolument pas la nécessité. La question l’interrompit alors qu’il allait prendre une gorgée de vin et il l’observa d’un regard étincelant et inquisiteur, ne répondant pas du tac au tac. Il reposa son verre nettement, penchant légèrement la tête sans la quitter des yeux. Pour le coup, il en restait coi.

Si elle venait à mourir, est-ce que cela le rendrait triste ? Bonne question. La raison répondait non. Non pourquoi aurait-il été triste d’une quelconque façon ? Des individus mourraient tous les jours, il n’y avait pas grand-chose à y faire. Ainsi allait le monde. Une mort n’était pas un mal. Il en avait vu tellement… au départ, il avait bien tenté de les empêcher, mais ça ne servait à rien. Tout finissait toujours par mourir, même la mort elle-même en fin de compte lorsqu’il n’y aurait plus rien à consumer. Même si il officiait en tant que médecin, par bien des aspects de sa vie, il avait fini par vouer un certain respect à la mort… elle était part intégrante de bien des cycles. La peine provoquée par la perte d’un être proche ne lui était pas vraiment connue, il n’en ressentait qu’un vague écho, une terne image sans saveur aucune. Aloès plutôt qu’asphodèle. Et cependant, il savait pertinemment que sa raison n’était pas entièrement dans le vrai. Elle lui était importante, pour de nombreuses raisons et il en était progressivement venu à apprécier sa personnalité, à se laisser gagner par un regain de vie auquel elle donnait une impulsion. Elle l’amusait beaucoup, l’attendrissait d’une certaine façon sans doute… il n’avait jamais vraiment fait le point sur ce qu’elle représentait profondément pour lui, cela venait naturellement, et il observait le tout comme une expérience. Ça le déstabilisait d’y penser. D’autant qu’il avait ses propres raisons de ne pas désirer discuter de pareil sujet. Malgré le regard qu’il pouvait poser sur elle, il ne la croyait pas capable d’agir différemment des autres. En fin de compte, elle ferait également le mauvais choix…

Il allait finalement répondre, avec beaucoup d’esprit, lorsqu’il remarqua un détail particulièrement déplaisant sur le visage de son interlocutrice. Un mécontentement certain le saisit, et il se leva. «Ne bouge pas, je reviens tout de suite… il m’en reste en réserve » Sa voix portait une infime trace de tranchant, mais restait fort calme. Il ne fallait pas s’affoler, il l’avait vu dans des états absolument terribles, dès la première fois où il avait confectionné le traitement qui la gardait en vie. S’affoler ne servait à rien, quand bien même il était le mieux placé pour dire cela, ne souffrant pas. Rapidement, avec des gestes sûrs, il sortit le coffret du lieu où il le conservait, à l’abri de toute chose, prenant une dose, puis le remit en place, revenant à la cuisine en des enjambées rapides. Il vint la soutenir. « Voilà, ça va aller, ne t’en fait pas » Il l’aida à prendre la médication, qui était bien la seule chose capable de contenir la malédiction. Parmi toutes les choses qu’avait pu faire le père de cette enfant, la maudire était bien la plus stupide. Et pourtant, que ne savait-il pas que cet homme pouvait parfois se conduire en parfait aveugle et sourd à toute autre chose que ses propres lubies. Balayant cependant cette pointe d’agacement, il continua de la soutenir, et la prit plus fermement dans ses bras. « Tu n’as pas été sérieuse… »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMar 8 Avr - 17:47

Leur relation était la plus étrange qui soit. Mais Yzebel était incapable de s'en rendre compte, elle ne connaissait que cela. Impossible de comparer avec autre chose. Le silence d'Emeril avait pourtant quelque chose de dérangeant, de déplaisant même. Pourquoi ne disait-il rien ? Pour la première fois, Yzebel compris... Il n'avait pas besoin de parler pour qu'elle comprenne la réponse. Cette évidence lui fit une boule dans l'estomac, elle se sentait brusquement nauséeuse. Pourquoi cela la touchait-il aussi ? Après tout, elle savait comment était le médecin... Il parlait peu, n'avait jamais eu aucun geste affectif pour elle... Mais la chasseresse les croyait amis et elle avait toujours cru que cela serait suffisant. Mais savoir que si elle mourrait, cela lui serait parfaitement égale... C'était douloureux, au-delà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Toutes ses blessures physiques lui semblait soudain tellement anodine, si petites, presque inexistante par rapport à celle de son coeur. Son seul véritable soutient, son véritable... N'éprouverait rien si elle venait à disparaître.

Ce fût l'arrivée des larmes sanglantes qui mirent fin au silence gênant. Emeril se leva immédiatement pour aller chercher le remède à son mal. Les quelques instants que Yzebel passa seule dans la cuisine lui semblèrent être une éternité. Debout près de la table, la chasseresse fixait le vide, le visage inondé de larmes carmin qui tâchaient sa peau pâle. Bon sang, elle ne sentait pas la force de se battre. Généralement la peur prenait vite le dessus quand les larmes arrivaient qu'elle savait qu'elle était le premier pas vers une mort lente et douloureuse. Mais pas ce soir... Le gouffre dans sa poitrine occultait toute autre forme de douleur. La voix d'Emeril la ramena à la réalité. Il avait en plus le culot de lui dire de ne pas s'en faire, que tout irait bien... mais comment cela pourrait-il bien aller ? Sa mère s'était fait tuer comme un vulgaire animal sous ses yeux, on lui avait lancé la pire des malédictions qui soit et son seul lien affectif se fichait éperdument d'elle. L'aiguille s'enfonça dans son bras et le remède fut injecté rapidement, en quelques secondes, les larmes cessèrent de couler.

Pas sérieuse ? Yzebel pivota le visage et darda sur Emeril sont regard argenté. Sous l'effet de sa faiblesse, elle n'avait pu maintenir le sort qui cachait son visage monstrueux. En plus des longs sillons sanguin se mêlait à cela une joue totalement balafrée, crevassée, veinée. Un bien triste spectacle, écoeurant à souhait. La brune garda le silence un instant et souffla faiblement.

« à quoi bon... ? De toute façon rien ne me retient sur cette maudite terre... la seule chose qui fait que je suis encore là, c'est parce que la mort m'effraie. »


Oui à quoi bon. Jusqu'à maintenant elle avait aussi tenu pour lui, parce qu'il était son ami, sa famille. Mais une famille, un ami, ça s'inquiète. Pas lui. Yzebel pencha la tête sur le côté, ses longs cheveux sombres suivant le mouvement le mouvement lent puis lentement elle tendit la main et caressa la joue d'Emeril avec un sourire triste. Bon sang, a cet instant elle avait une forte envie de lui faire mal... Physiquement, moralement. Mais comment ? Cet homme glaciale avait-il des points faibles ? Elle les croyait amis mais réalisait qu'elle ne savait rien de lui. Elle cessa de sourire et son bras retomba mollement le long de son corps. Son esprit était embrouillé... La fièvre continuait de monter.

« J'ai besoin de dormir, Emych. »

Oui, elle était tellement fatiguée... Elle aurait pu s'allonger et dormir à même le sol tant son corps était lourd, dénué de force. Finalement, Yzebel n'avait même pas touché à son repas, l'appétit coupé. Elle contourna son ami et retourna dans la chambre et se permit de s'allonger sur le lit, gardant les yeux ouverts. Elle se haïssait profondément pour toutes les émotions contradictoires qui la faisait souffrir. Là, maintenant, mourir aurait été la meilleure chose, s'endormir sans douleur, partir loin de cet enfer obscure.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptySam 19 Avr - 14:53


Cette question-là, il l’avait déjà entendu plus d’une fois. Et chaque fois, elle recelait une bêtise sans bornes. A quoi bon ? Voilà bien-là la question de la sottise et du désespoir. Pourquoi avait-on toujours besoin d’une raison extérieur à soi pour exister ? Il fallait vraiment faire peu cas de l’existence pour oser poser une question pareille et sainte patience que Yzebel avait pourtant toutes les leçons pour choyer sa vie. Elle qui risquait de mourir tous les jours et qui se réclamait d’une entreprise autrement dangereuse, qui n’avait plus de mère et un père absent. Elle avait toutes les raisons de célébrer sa chance d’être encore de ce monde. Mais ne le faisait pas. Il pinça sensiblement les lèvres, donnant à son visage une ligne encore plus acérée. Ah la jeunesse… Indécrottable jusqu’au bout. Il y avait pourtant bien pire que la mort à craindre. Dans l’ombre, il y avait des choses que la terreur et la folie ne décrivait pas. Et pour les connaître oui, il avait tendance à se valoriser et préserver son existence… tout comme il oubliait finalement tout ce que les âmes les plus jeunes pouvaient imaginer du monde. Et voilà que lui aussi tendait à s’embrouiller. A force d’essayer de raisonner avec le bas peuple, voilà donc qu’il en oubliait les claires séparations des sujets. Il était trop vieux pour ce genre de choses.

Clignant des yeux, il la laissa lever la main et lui caresser la joue sans réagir, la tenant toujours contre lui. Il aurait été utile de lui en dire un peu sur lui. C’était très certainement le moment. Elle ne s’accrochait plus à lui simplement par ses propres ressentis ou ce qu’elle pensait et croyait savoir de leur relation. Insinuer ne suffisait plus, pas à ce niveau. Il était certainement temps d’engager autre chose. Pas sur l’instant, oh ça non. Elle aurait été incapable de tenir une conversation dans son état. Mais prochainement. Elle ne devait pas se détourner. « Tu vas dormir, oui » Il la laissa aller sur cette affirmation calme et lorsqu’elle fut sortie, il se mit à ranger la cuisine et terminer son repas, ne pouvant guère aller plus loin avec elle pour le moment. Une fois la vaisselle propre, il alla jusqu’à la salle de bain, ferma la porte à clef et s’installa face à l’énorme miroir avec un soupire. Il dénoua le lacet retenant ses cheveux, laissa sa chevelure tomber sur ses épaules et dans son dos et y passa une main pour les ébouriffer. Dans la surface réfléchissante, deux prunelles bleues ignées lui rendaient son regard lisse et posé. Nouveau soupire. Oui, il commençait à se faire vieux… la patience n’avait pas disparue, mais sans doute n’était-il plus suffisant, pour lui également, de feindre.

Restait un détail. Yzebel n’était pas stupide. Sotte de temps en temps, mais pas stupide. Les sorciers dépassant le millénaire comme lui ne courraient pas non plus les rues. Il se mettrait inévitablement en danger… Secouant la tête, il chassa le sujet de son esprit pour le moment, retira son veston tâché et sa chemise, massa une épaule marquée et se changea finalement avant de ré ouvrir la porte et de gagner le salon, où il s’installa avec son livre sur le canapé. Il n’avait pas sommeil… quelque chose le tiraillait, l’appelait, loin de là. Il ne pouvait pas répondre pour le moment. Il le devrait, à un moment ou un autre, cependant. Il n’avait pas le choix. Mais si il avait disparu au matin, Yzebel se douterait forcément de quelque chose. Alors il attendit. Au milieu de la nuit, il parvint enfin à s’endormir. D’un sommeil alerte et léger. Il n’avait jamais réussi à dormir comme un mort, trop pressé de menaces et de pressentiments pour cela. Encore une fois, il la sentait, caressant sa conscience comme une plume de mauvais augure… Aussi, lorsque vint le matin, et qu’il put se lever à une heure décente pour sa profession, il alla préparer un rapide petit déjeuné, prit sa part sans réveiller la chasseresse et descendit prendre ses patients du matin. Lorsque la jeune femme serait réveillée, ils auraient l’occasion de discuter.

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMar 22 Avr - 15:28

Fin de soirée désastreuse... En quittant Emeril pour aller dormir, Yzebel croyait sincèrement que le repos lui ferait le plus rand bien. Mais ce ne fut pas le cas, la fièvre tourmentait son corps et son esprit. Etait-il donc possible de se sentir si mal après les meilleurs soins reçus ? IL semblerait en effet. La sueur perlait le long de sa peau jusqu'à rendre la robe sombre humide. Elle avait chaud, froid... La sorcière avait la désagréable sensation d'étouffer, chaque goulée d'air lui était difficile et semblait brûlante dans le fond de sa gorge alors que son corps douloureux lui semblait aussi lourd qu'une pierre. Difficilement, elle s'était relevé en pleine nuit et s'était approché du canapé en silence, la faible lumière de la lune permettait de voir assez clair pour qu'elle lui distinguer le corps inerte de son ami dans le canapé. Yzebel ne pu s'empêcher de penser qu'il devait lui en vouloir pour le comportement qu'elle avait eu... La chasseresse souffla longuement et retourna près du lit, se débarrassant de ses vêtements humides de sueur pour se glisser nue dans les draps, reposant sa tête sur l'oreiller moite.

Même débarrassé de ses vêtements, Yzebel avait l'impression que son corps était une pierre qui sombrait longuement dans une eau sombre. Par moment elle trouait la force de bouger pour se retourner, libérant des râles de souffrance. Non, sa hanche ne la faisait pas souffrir elle... C'était son esprit qui souffrait d'un mal plus fort encore, la fièvre la plongeant dans un songe effrayant et remplit de mauvais souvenir. Elle y revoyait sa mère, ses assassins, entendait de nouveau l'homme qui l'avait maudit...

« … Mais toi, il ne peut se résigner à te perdre, il dit que quoi que tu fasse, tu finiras par le rejoindre... »

Dans le lit Yzebel se réveilla en gémissant, cherchant à reprendre son souffle. La sorcière déglutit, le regard fou scrutant la pièce illuminé par le soleil. Déjà le matin... Quoi que, la nuit lui avait sembler si longue... La jeune femme soupira longuement, ramenant contre elle le drap et passa une main sur sa nuque humide. La fièvre était encore là mais bien moins forte. Lentement, elle pivota sur elle même et se leva du lit, observant et touchant les suture. Ça tirait un peu mais rien de bien méchant, Emeril avait vraiment fait un beau travail, comme toujours... Et finalement elle était heureuse d'avoir passé la nuit ici et pas seule chez elle vu son état. Yzebel observa les vêtements au sol et les enjamba avant de s'approcher de l'armoire du médecin. Elle s'abaissa doucement et tout comme lui la veille, tira le tiroir secret. Pourquoi donc ce tiroir était-il si bien caché ? La chasseresse fronça les sourcil et toucha les vêtements, les observant... Que des vêtements de femmes, tous à sa taille, tous dans le même style... Après avoir passé deux siècles chez les chasseurs du sanctuaire, elle avait le don pour sentir quand quelque chose n'allait pas... Et Yzebel avait l'impression d'être en plein dedans. Un frisson désagréable la parcouru et elle s'empara rapidement d'une des robes pour l'enfiler, l'autre trempé et salit par la fièvre de la nuit dernière.

Lorsqu'elle sortit de la pièce à vivre d'Emeril, Yzebel s'arrêta devant l'horloge qui indiquait plus de dix heure du matin. La brune secoua la tête et reprit son chemin avant de venir toquer à la porte du cabinet doucement et lorsqu'elle fut sûr que le médecin fut seul, elle entra doucement et s'approcha du bureau.

« Bonjour Emych... »

Son regard argenté scruta longuement celui-du médecin alors que ses doigts effleurèrent le bois du bureau. La sorcière recula d'un pas et s'assit dans la chaise continuant de fixer son soit disant ami.

« Tu ne m'en voudras pas, je me suis servit dans ton armoire, l'autre robe était imbibé de sueur... la nuit a été dur. »


Yzebel avait l'impression que tous deux devaient discuter. Mais de quoi ? Pour la première fois depuis longtemps, la chasseresse avait la désagréable impression que Emeril lui cachait quelque chose. Elle ne comptait pas lui faire cracher le morceau, elle préférait qu'il se confie à elle et si jamais il en était incapable... Alors elle prendrait les mesure nécessaire pour le faire parler, c'était aussi simple que cela.
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyLun 28 Avr - 14:14


La matinée était moins chargée qu’il ne l’avait pensé. S’étant attendu à avoir des rendez-vous parmi les plus problématiques, son assistante lui assura pourtant qu’il n’avait que cinq personnes, dont deux pour le renouvellement d’un traitement de fond. Le dernier de ses rendez-vous était de ceux-là, une jeune fille atteinte d’une infection pulmonaire grave qui causait bien des soucis à ses parents. La gamine était une petite chose délicate et sans défense, au regard brun innocent. Elle ouvrait de grands yeux tandis qu’il l’examinait pour voir les avancées du traitement. Pas besoin de ces appareils ultra sophistiqués qu’avaient les humains habitant la terre. Il lui suffisait d’utiliser les bons outils pour savoir exactement où elle en était. Depuis le temps, la petite n’avait plus du tout peur de lui. Au début, c’était une autre histoire évidement… Mais il n’était pas une menace, après tout. Du moins pas immédiatement. Quoi qu’il n’aurait, comme ses pairs, nulle merci pour les innocents lorsqu’il le faudrait, il n’était pas pour autant enclin à lui vouloir foncièrement du mal, là tout de suite. Lorsqu’il le faudrait, sa mort, comme celle des autres, serait une simple nécessité. Une action inévitable. Aussi inévitable que la pluie ou le soleil. Les sorciers, pas plus que les humains, ne savaient écouter et voir les choix du destin présidant à une sagesse qui semblait les dépasser quoi qu’ils tentent. Mais pour le moment, certes, il ne voulait que du bien à cette enfant, et ce fut avec précaution qu’il redosa un traitement et le tendis à la mère avant de les raccompagner vers la sortie.

Il revenait par la salle d’attente et refermait la porte de son bureau lorsqu’il entendit toquer à l’autre porte, menant sur la salle d’examen et, après un escalier étroit, en haut, chez lui. Agréant à l’entrée de son invité d’une voix paisible, il se ré installa à son bureau afin de terminer de remplir le résumé de la séance d’aujourd’hui pour sa patiente, prenant bien soin de noter son avancement, ses symptômes et leur gravité. Il ne releva absolument pas le regard de sa feuille, des lettres tracées à l’encre dans un style manuscrit fin et penché sur la droite. Il écrivait lentement. Avait toujours écrit lentement. Mais il se sentait bien plus à l’aise, après des années à pratiquer qu’il ne l’avait été aux balbutiements de son apprentissage. Mais il préférait se concentrer. Yzebel était une grande fille et se gérait fort bien seule pour de petites choses comme cela. Ne rendant pas son salut à la chasseresse, il se contenta, lorsqu’il s’estima satisfait et qu’il eut reposé sa plume métallique, de répondre d’une voix parfaitement lisse, comme si on lui parlait de la météo. « Je t’en aurais voulu si tu ne l’avais pas fait. Pour l’une des rares occasions où tu daignes avoir la moindre délicatesse pour ton corps. » Il soupira sensiblement, bas. La remarque était partie sans qu’il l’ait réellement désiré et il pinça les lèvres, n’aimant pas quand elle tendait vers sa verve et son habitude pour la langue de vipère.

Lissant la feuille de son compte-rendu, il la glissa dans un dossier de cuir et le rangea dans un tiroir avant de finalement daigner lever les yeux vers elle, en un regard sérieux et posé. Scrutant le visage féminin, il finit par lâcher, avec une justesse on ne peut plus consommée. «Le fait que nous entretenions une quelconque forme d’amitié ne te donne pas accès à tout ce qui me concerne. Mettons tout de suite cela au clair. J’ai mes parts d’ombres, comme toi. J’ai mes secrets et j’ai mon intimité. Et je tiens à ce que ce soit observé. Ce que je décide de montrer t’est accessible, le reste m’appartient. Il me semble que ce n’est que pur respect mutuel » Il ponctua le monologue d’un instant de silence, puis reprit, toujours sur ce ton neutre et paisible. « Quel âge ai-je, d’après toi ? »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyLun 28 Avr - 17:47

Si la veille, l'ambiance avait été tendu... cette fois, c'était pire.
La pique d'Emeril arracha une expression de colère à la chasseresse. Il venait à peine d'ouvrir la bouche qu'elle n'avait qu'une envie, fuir d'ici et le laisser à croupir seul dans son stupide cabinet. D'accord, elle ne prenait pas soin de son corps, mais ça ne le regardait pas, lui il était juste payer pour le remettre en état, point. Alors que la sorcière allait le faire remarquer à son ami, celui-ci balança des paroles encore plus dur. La colère devint tristesse dans le regard de la chasseresse.

« Entretenir... Une quelconque... forme d'amitié ? »

Elle n'aurait jamais cru que Emeril puisse lui faire tant de mal par ses mots, c'était pire qu'une morsure de vouivre ou qu'un coup de mates de loup-garou. Son cœur, à ce jour était la seul chose de son corps qui était resté intacte... Mais en quelques seconde, le médecin venait de l'écraser comme si ce petit cœur était une chose insignifiante. Yzebel s'enfonça dans le siège sans lâcher le sorcier du regard et murmura.

« Voilà trente ans que je met ma vie entre tes mains... j'ai toujours eu le plus grand respect pour toi, pour ton travail. Je n'ai jamais été indiscrète en ce qui concerne ta vie... Je ne t'ai même jamais posé aucun question si ce n'est hier soir. A t'entendre on dirait que je viens de te trahir... »

la colère revenait au grand galop. Yzebel se leva de son siège et plaqua ses mains sur la table, le toisant d'un regard rageur.

« Tu veux que je te dise la vérité ? Je crois que tu as peur Emeril... je crois que tu cache quelque chose... quelque chose d'assez gros pour que tu ne veuille même pas m'en faire part à moi, ta seule amie. Je m'en fous parfaitement de ton âge, que tu ai trois cent, six ans ou même trois milles ans... J'en ai rien à secouer ! »


Elle poussa un cri, tapant du poing sur le bureau et balaya son contenu d'un geste de la main, virant les papiers, les bougies, le matériel, tout.

« Tu m'as insulté là... une quelconque forme d'amitié... ? Alors ton attachement à moi se résume à cela hein... ? »

Elle se radoucit et contourna le bureau pour venir s'approcher du médecin, elle glissa sa main dans ses cheveux sombre et approcha son visage de son oreille, les cicatrices infâmes sur sa joue brillant à la lumière des bougies.

« Ne... parle plus... jamais... de notre amitié comme cela. Ou bien je te jure Emych... Oh oui je le jure que je te donnerais une bonne raison de me jeter hors de ta vie. »

Colère, tristesse, fureur et déception se mêlaient dans le cœur et l'esprit d'Yzebel y faisant régner un chaos sans nom. La jeune femme étouffa un gémissement et se laissa tomber à genoux près du fauteuil du médecin, relâchant les cheveux de celui-ci pour saisit sa main et la porter à ses lèvres tremblante. Avec une douceur qui tranchait avec la colère qu'elle avait lâcher, elle embrassa la paume du médecin et souffla en laissant couler ses larmes.

« Je n'ai plus que toi Emeril... Tu es ma seul famille... Ne dis plus jamais des mots comme ça... plus jamais. Cela me brise le cœur... Si tu savais la douleur que je ressent, si tu savais comme tu m'as blessé... »


Sa voix trahissait sa tristesse. Elle éclata en sanglot levant son visage vers le ténébreux. Dans le blanc de ses yeux, des veinules sombres se dessinèrent et serpentèrent jusqu'à l'argent de ses prunelles. La corruption... Voilà donc le meilleur moyen de pousser la chasseresse dans les ténèbres, briser son petit cœur. Elle fixait Emeril tristement sans même se rendre compte qu'en quelques minutes à peine, sans même qu'il n'ai eu à faire d'effort, le médecin venait de la tirer un peu plus dans la ténèbres.

« Emych... Tu sais comme je t'aime... Tu sais mon attachement pour toi... Tu es mon ami, mon confident... Je te dois tellement... »
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMar 29 Avr - 21:59


Il ne bougea pas d’un cil, d’un centimètre. Coudes sur la surface du bureau, une main reposant sur l’autre et soutenant son menton, le regard fixe et bleu ne bougeant ni ne cillant. Pendant toute la durée de sa ridicule tribune, il ne bougea absolument pas. Même lorsqu’elle lui força une main, il ne bougea pas, et reporta simplement son poids sur l’autre. La scène en aurait presque été comique, si elle n’était tant tenue de la dramaturgie classique. Puante de cynisme, à ses yeux désabusés. Farce immémoriale… Elle semblait presque une suppliante aux pieds d’un seigneur. Demandant grâce. Demandant merci. Une merci et une grâce qu’il ne pouvait offrir. Qu’il ne possédait pas. Et ne posséderait certainement jamais. Le mécanisme se dessinait parfaitement. Ebahissement, colère, tristesse. Simple affirmation, menace, recherche d’empathie. Toute situation comportait forcément des mécanismes sur lesquels reposaient les liens sociaux et les échanges entre un ou plusieurs individus. Les êtres expérimentés en jouaient ou s’en détournaient complètement, mais en tous cas, ils n’étaient pas guidés par de fausses perceptions et par l’assurance d’une certitude biaisée par des émotions traitresses. Discourt et contexte nécessitaient deux interprétations, certes, mais chacun comportait une bonne dose de recule et d’objectivité… qu’elle ne possédait pas. Elle vivait ses émotions sans chercher au-delà, trait commun aux jeunes gens, qui les aveuglaient. Voilà une raison supplémentaire au fait que seuls les anciens avaient accès aux sièges du cercle des sept. Ce qu’il voyait ? Une enfant qui n’obtenait pas ce qu’elle voulait et qui ne comprenait pas ce qu’elle vivait. Elle se contredisait elle-même, lui prêtait des réactions qu’elle ne saisissait qu’à peine.

Pauvre petite fille. Que savait-elle-même de la dissimulation. Que savait-elle-même de la vérité des individus ? Foncièrement pas grand-chose, si elle pouvait affirmer ce genre de pensées avec tant de pétulance. Ce n’était pas forcément surprenant. Elle se dissimulait dans les émois de son passé et de son état avec un confort qui frisait parfois l’obscénité. « Tu me dois tellement que tu traites mon temps et mes efforts à ton égard comme le cadet de te soucis » lui répondit-il, stoïque comme une statue, de sa voix profonde et bien modulée. « Tu me dois tellement que tu méprises ouvertement tout ce que tu défends à présent si vertement. ‘A quoi bon’ disais-tu. Ou penses-tu que j’aurais déjà oublié tes paroles ? » Il tourna enfin le regard vers elle. Un regard fixe qui ne cillait absolument pas. Un regard qui ne laissait rien transparaître de ce qu’il pouvait penser ou ressentir. « Quelconque, du latin qualiscumque, signifie ‘quelle qu’elle soit’ ou ‘quel que soit’, une désignation didactique comme une autre qui ne nécessite point tant d’affolement de ta part. Il me semble, comme tu te plais tant à le rappeler, que nous entretenons effectivement une forme d’amitié, quoi que ton comportement à mon égard puisse sembler ambivalent » Reprenant la main qu’elle tenait encore, il se leva et entreprit posément de remettre de l’ordre dans le chaos qu’elle avait provoqué, en continuant à placer ses phrases sans une seule fois élever la voix. « Te remettre à mes soins depuis trente ans n’implique en rien un quelconque respect. Si tu me respectais véritablement, tu ferais plus attention à toi. Car oui, cela me regarde »

Il attrapa un bougeoir, le replaça sur le bureau et lui lança un coup d’œil posé. « En courant inutilement face au danger sans le moindre égard pour ta santé, c’est non seulement mes efforts, que tu balayes, mais également l’intérêt et l’attention que je puis porter, en toute amitié, à ta personne. Me retirer ce droit légitime est une insulte à l’amitié que tu sembles défendre si vertement. Quand à mes paroles, en leur ôtant cet air de tragédie que tu leurs prêtes, elles sont le simple reflet d’une réalité que je tenais à rappeler avant que tu ne te mettes à me questionner. Une simple rhétorique. En revanche tu sembles bien prompte à te hérisser, depuis hier soir, aussi je ne puis m’empêcher de penser que c’est toi qui me dissimule des choses. En attendant, puisque tu ne souhaites pas que je te parles de moi, je garderais donc mes récits pour moi-même » Ramassant lentement ses feuillets, il les redéposa parfaitement sur son bureau, puis tâcha de s’occuper de la tâche d’encre qui s’étalait par terre avec un léger soupire. « Tu te blesses seule, Yzebel. Cesse de me voir comme un potentiel ennemi, tu te rendras un grand service. Depuis trente ans, j’ai toujours été à ta disposition, quels que soient tes besoins. Je t’ai soigné. J’ai contemplé ce faciès que tu caches au monde. J’ai écouté ce que tu me disais, je t’ai donné des conseils lorsque tu en désirais. J’ai essuyé tes colères et tes angoisses. Depuis trente ans je suis égal à moi-même, j’ai toujours jaugé les choses avec du recul et j’ai toujours apposé des mots pensés sur mes considérations et sur les tiennes. Penses-tu véritablement que du jour au lendemain je me comporterais comme un vulgaire manant de caniveau ? » Il fronça sensiblement les sourcils, la perçant de ses prunelles. « L’on entend uniquement ce que l’on veut entendre. Yzebel. Que désires-tu vraiment voir en moi, voilà bien la question » Par sa voix, parlait le prophète, et non le médecin.

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Yzebel Amondeus
Un bon monstre est un monstre mort
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? EmptyMer 30 Avr - 9:38

Yzebel n'avait jamais jamais vu Emeril parler ainsi.
Bien qu'il ne s'énervait pas, ses paroles étaient virulentes. A chaque phrases prononcé, la sorcière sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Alors qu'il retirait sa main, lui arrachant un sursaut de surprise qui la ramena durement à la réalité, la belle se leva doucement, le suivant du regard. Le pire dans tous cela c'est qu'il disait vrai... Pourquoi le nier ? Face à lui, elle n'aurait pas fait le poids, Emeril aurait forcément le dernier mot, mais cela n'empêchait pas la chasseresse d'éprouver de la colère. La leçon de linguistique lui hérissa le poils, il la prenait de haut, la traitait comme une idiote... Certes elle n'avait pas son intelligence ni son savoir, mais Yzebel était une femme dont l'intelligence dépassait celle de bien des gens. C'était le résultat de longues années à rester enfermé dans une libraire caché derrière des centaines de milliers de livres, le nez plongé dans des grimoires parfois très rare... Certains auraient été étonné des connaissances magiques de la belle, Emeril le premier, s'il savait... Mais voilà, il n'en savait rien, comme les autres parce qu'Yzebel ne s'en vantait pas, pire, elle cachait cela, c'était son atout le lus fort. Être sous-estimé par l'ennemi se donner un net avantage...

La brune observa son ami ramasser le bazar qu'elle avait mit avec une pointe de culpabilité dans le regard, ce même regard qui quelques instants plutôt avait trahit une vague de corruption l'envahir, la tirant un peu plus vers les ténèbres de son propre cœur. Le mécanisme était lancé, ce n'était qu'une question de temps avant qu'Obheron obtienne ce qu'il désirait... Yzebel continua d'observer Emeril qui lui reprochait son manque de respect parce qu'elle ne prenait pas soin de son corps, parce qu'elle souillait les efforts qu'il faisait pour maintenir ce corps brisé à flot. Par la lumière que cette vérité faisait mal. Pourtant ces mots là ne furent pas les plus dur à accuser, non, ce fut la suite qui fit plus mal encore. C'est elle... qui dissimulait quelque chose ? Yzebel se figea, les yeux écarquillés de surprise alors que son regard argenté soutenait celui d'un bleu glaciale de son ami. Elle déglutit difficilement et souffla.

« Je... »


Prise au piège. Elle aurait aimé le contredire mais elle en fut incapable, les mots refusaient de sortir de sa bouche. Son silence la trahissait douloureusement. Emeril lui rappela bien vite à quel point elle se méprenait sur son compte, lui rappelant qu'il avait été là pour elle depuis qu'ils se connaissaient. Là encore, c'était vrai et Yzebel sentit une nouvelle vague de culpabilité la prendre... Elle avait blessé son ami en mettant en doute leur amitié, mais s'il avait formuler ses paroles autrement aussi... Cependant il avait raison sur un autre point, les mots usés la veille n'avait pas aider à une bonne entente. Mais Emeril ne comprenait pas... Non il ne comprenait pas qu'Yzebel était perdu, incapable de profiter de la vie. Elle en avait conscience, elle savait que c'était mal... Mais elle n'arrivait pas à changer cela. S'approchant d'Emeril, elle murmura :

«  La vérité Emych... c'est que je n'arrive plus à vivre. Ce n'est pas... Une métaphore. »

Elle sentit les larmes lui piquer les yeux avant d'inonder son visage balafré. Elle s'approcha encore, si proche de lui, plus qu'elle ne l'avait été.. Plus qu'elle n'avait jamais oser.

« Je n'éprouve plus goût à la vie... j'essaye, chaque jours... Mais rien n'y fait... Je ne pense qu'au moment où je quitterais ce monde.. Même si cela doit se faire dans la douleur. La vérité... c'est que je suis trop lâche pour me donner la mort... Mon envie de vengeance... La façon dont je me met en danger chaque nuit... Je cherche dans la douleur, dans la peur, l'étincelle qui me fera comprendre que la vie est précieuse... Mais j'échoue à chaque fois. Hier je suis passé sous les crocs d'une vouivre.. Je n'ai... éprouvé aucune envie de survivre... La vie à déserté mon cœur Emeril... Il y a trente ans de cela. »

Un pâle sourire se dessina ses lèvres. Lentement sa main se posa sur le torse d'Emeril, cette proximité emballa son cœur alors que son nez effleura la joue du médecin, elle souffla avec douceur.

« J'ai longtemps cherché ce qui me maintenait encore envie, pourquoi malgré mon envie de mourir j'étais encore là... Car il est évident que quelque chose me retient à ce monde, quelque chose auquel je me rattache, quelque chose qui m'empêche de plonger complètement dans le désespoir. Il reste une infime lumière dans mon cœur... Je suis comme un papillon dans les ténèbres, sans cette lumière j'aurais déjà sombré depuis longtemps... ça aussi c'est la vérité... »


Fermant les yeux, la belle posa ses lèvres sur la joue chaude et douce de son ami, ses doigts se refermant sur sa chemise, serrant doucement le tissus.

« Je ne l'ai réalisé qu'hier... J'ai cherché la vie au mauvais endroit Emeril... je l'ai chercher dans la douleur, dans le danger... Sans comprendre que mon étincelle de vie était là... tout près de moi. C'est vrai, je n'ai plus de respect pour mon corps où ce qui l'anime... Car il y a une chose bien plus importante que la vie, pour moi...»

Sa main libre se glissa dans les cheveux d'ébène du médecin alors qu'elle embrassa la commissures de ses lèvres. Une vague de chaleur envahit Yzebel, son cœur battait à s'en rompre dans sa poitrine.

« Je sais à présent ce que je veux... J'ai juste eu peur en prenant conscience de cela... »


Dans un élan de folie, la balafré pencha le visage pour venir saisir les lèvres du sorcier entre les siennes. Dans un baiser passionné, un brin fougueux, elle le repoussa jusqu'au mur, l'y plaquant alors que sa langue passa les lèvres d'Emeril pour caresser la sienne langoureusement.

« C'est toi que je veux. C'est toi mon étincelle... ma raison de vivre. Tu es mon dernier rempart contre la mort.... Tu es tout ce qui me reste Emeril... Tu es ma seule famille. Mon bien le précieux. »
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